Lors d'un discours prononcé samedi, l'ancien premier ministre Stephen Harper a appelé le Canada à renouveler ses liens avec l'Inde, soulignant l'importance de ce pays dans un monde instable. Il a fait ces déclarations lors d'un gala de charité, sans évoquer le meurtre d'un activiste sikh en Colombie-Britannique.
Harper a insisté sur le fait que le Canada et l'Inde doivent dépasser leurs disputes récentes. Il a affirmé que l'Inde est un partenaire indispensable dans le contexte mondial actuel. Selon lui, les partis politiques canadiens, y compris le Parti conservateur, doivent couper les liens avec les activistes réclamant la création d'une nation sikh.
Lors de cet événement à Brampton, en Ontario, il a déclaré : "Il n'y a aucune raison pour que des pays comme le Canada et l'Inde ne puissent pas travailler ensemble". Il a souligné que les partis politiques ne peuvent pas maintenir de fortes relations avec l'Inde tant qu'ils sont liés à ceux qui cherchent à diviser le pays moderne qu'est l'Inde.
Les relations entre Ottawa et New Delhi sont dans une impasse depuis l'automne 2023, lorsque le premier ministre Justin Trudeau a évoqué des allégations crédibles liant des agents indiens au meurtre de l'activiste sikh Hardeep Singh Nijjar. Un an plus tard, Ottawa a expulsé six diplomates indiens après que la GRC a allégué que New Delhi était impliqué dans des actes criminels au Canada.
Ces allégations n'ont pas été prouvées en justice. Harper a été interrogé sur son silence concernant ces accusations, mais il a précédemment déclaré qu'il ne pouvait pas commenter les détails de ces affaires.
Harper a reconnu que les séparatistes sikhs ont le droit d'exprimer leurs opinions, mais il a ajouté que ces opinions n'ont pas leur place au sein du gouvernement canadien. Il a également mentionné que le mouvement Khalistan menace la sécurité nationale de l'Inde.
Il a appelé à une rupture des relations avec ceux qui tentent de ramener les conflits historiques de l'Inde au Canada. Ces déclarations ont suscité des inquiétudes parmi les organisations sikhs, qui accusent Ottawa de privilégier des préoccupations économiques au détriment des droits humains.
Vina Nadjibulla, vice-présidente de recherche à la Asia Pacific Foundation, a suggéré qu'un mécanisme de coopération entre les forces de l'ordre des deux pays pourrait faciliter la discussion des préoccupations sécuritaires. Elle a souligné la nécessité de traiter ces questions sans compromettre la relation bilatérale.
Nadjibulla a également noté que l'élection d'un nouveau gouvernement au Canada et le prochain sommet du G7 pourraient offrir une opportunité de réinitialiser les relations avec l'Inde. Elle a affirmé que la présence de l'Inde au G7 est cruciale en raison de son importance croissante dans l'économie mondiale.
Les déclarations de Harper et les récents événements montrent que les relations entre le Canada et l'Inde sont à un tournant. Alors que des tensions subsistent, il est essentiel de trouver un terrain d'entente. Le dialogue et la coopération pourraient être la clé pour surmonter les défis actuels et construire un avenir solide.