Le 6 juin 1944, Juno Beach, située à Courseulles-sur-Mer dans le Calvados, a été le théâtre d'un événement marquant. Cette plage fait partie de la candidature déposée par le ministère de la Culture pour intégrer le patrimoine mondial de l'Unesco. Ce vendredi 14 février 2025, les rayons du soleil illuminent Juno Beach, une semaine décisive pour les plages du Débarquement.
Le 10 février, le ministère a annoncé cette initiative, suscitant l'enthousiasme de nombreux visiteurs. Catherine et Bruno, deux Bayeusains, expriment leur espoir que cette candidature sera acceptée, après une précédente tentative en 2017 qui avait été suspendue. Le président de la région, Hervé Morin, rappelle que l'Unesco avait jugé nécessaire de réfléchir sur les sites de guerre.
En 2023, des sites de la Première Guerre mondiale ont été inscrits, ouvrant la voie à la reconnaissance de plages comme Utah, Omaha, Gold, Juno et Sword Beach. Sur Juno, où 14 000 Canadiens ont débarqué, Catherine et Bruno soulignent l'importance de transmettre des messages de paix aux jeunes générations. « Oui, il y a eu la guerre, mais c'était pour la Libération », affirment-ils.
Le centre Juno Beach, un musée dédié aux Canadiens dans la bataille de Normandie, partage cette vision. Sa directrice, Nathalie Worthington, insiste sur l'importance des valeurs de paix et de dialogue. « Réfléchir sur le passé nous aide à mieux comprendre l'avenir », déclare-t-elle, soulignant le rôle fondamental du musée dans cette démarche.
La candidature des plages du Jour-J est un processus qui dure depuis 2008. Selon Nathalie Worthington, ce long chemin a permis de développer des compétences. En tout, 20 millions d'euros ont été investis pour améliorer l'accueil et la valorisation des sites. « Nous avons intégré le numérique dans nos expositions, ce qui a enrichi notre offre », précise-t-elle.
Les riverains, comme Catherine et Bruno, comprennent bien l'importance de ces investissements. Ils partagent une anecdote sur leur petit-fils qui a découvert des histoires non enseignées à l'école lors d'une visite près d'Omaha Beach. Cette transmission du savoir est cruciale pour la préservation de la mémoire historique.
Avec le 80e anniversaire du Débarquement, la transmission de l'histoire est plus importante que jamais. Catherine et Didier, venus de Douvres-la-Délivrande, soulignent la nécessité de maintenir les sites pour les générations futures. Cependant, l'érosion représente un défi majeur, menaçant les vestiges historiques.
« Le classement à l'Unesco pourrait aider à lutter contre l'érosion », affirment-ils. Un soutien financier accru serait essentiel pour protéger la côte et les blockhaus. La préservation de ces sites est donc primordiale pour éviter leur disparition.
Les réflexions sur l'attractivité, la gestion du tourisme et l'urbanisation seront abordées dans les mois à venir. Le centre Juno Beach participera activement à ces discussions. Nathalie Worthington insiste sur l'importance de donner un sens à cette candidature, en intégrant des valeurs de développement durable.
La candidature sera examinée cette année, avec l'espoir d'une inscription en 2026. Les efforts pour préserver et valoriser ces sites historiques continuent, témoignant de l'engagement envers la mémoire collective.
La candidature de Juno Beach au patrimoine mondial de l'Unesco représente une étape cruciale pour la valorisation des sites du Débarquement. Avec des investissements significatifs et un engagement fort de la part des acteurs locaux, l'espoir d'une reconnaissance internationale se renforce. Protéger ces lieux historiques est essentiel pour transmettre l'histoire aux futures générations.