Sound Of Falling : Cannes se réveille avec un exercice de cinéma et de mystère provocateur et captivant
Introduction à la magie du cinéma
La photographie, à ses débuts, a été perçue comme un moyen de conjurer l'oubli de la mort. Capturer l'image d'un être cher décédé, c'était convoquer l'éternité. Eadweard Muybridge a cherché à figer le temps avec son invention, précurseur du cinéma, pour capturer le mouvement d'un cheval au galop.
La vision des Lumière
Avec l'invention des Lumière, le cinéma a évolué en un mécanisme fascinant. Ce n'était pas seulement un art, mais une illusion de fantômes et de rêves. "Sound of Falling" de Mascha Schilinski s'inscrit dans cette tradition, explorant la conscience de sa propre fantasmagorie.
Ce film, en tant que deuxième œuvre de la réalisatrice, se présente sous plusieurs angles. Il s'agit d'une surprise dans le monde du cinéma, d'une candidate potentielle pour des récompenses, et d'une proposition à la fois mystérieuse et transparente.
Une histoire de femmes et de souvenirs
Le film raconte l'histoire de quatre filles vivant dans une ferme du nord de l'Allemagne. À travers les années, la maison devient le théâtre des souvenirs de ceux qui y ont vécu. Ce récit évoque des thèmes similaires à "La malédiction de Hill House" de Shirley Jackson.
Schilinski utilise trois époques pour tisser un paysage de souffrances, de dettes et de culpabilités. Les vies des femmes se reflètent dans celles de leurs descendantes, créant un triptyque d'émotions entrelacées.
Une expérience cinématographique immersive
La narration à la première personne permet aux voix des protagonistes d'évoquer des rêves et des mirages. La dureté de leur réalité est toujours présente, grâce à la photographie de Fabian Gamper et à la musique de Michael Fiedler et Eike Hosenfeld. Ces éléments placent le film à la frontière du mystère et du suffering.
En évitant les tentations de la transcendance, "Sound of Falling" dépeint des femmes soumises qui luttent pour leur identité et leur voix. Les corps flottent, la caméra caresse leur peau, créant une atmosphère intense et poétique.
Un récit de lutte et d'identité
Ce film offre une leçon d'audace face à des défis comme le précipice ou l'exhibitionnisme. C'est presque une première œuvre, mais elle aborde des sujets profonds et complexes. Jean Ferry évoque aussi la vie d'un astrologue cherchant à découvrir le secret de sa propre mort.
Ce mystère de la mort résonne avec les images de Muybridge et le cinéma de Schilinski. En effet, la quête de l'identité et de la voix est au cœur de cette exploration cinématographique.
Conclusion
En somme, "Sound of Falling" est une œuvre qui transcende le simple divertissement. Elle invite le spectateur à réfléchir sur le temps, la mémoire et l'identité. À travers des récits de femmes, le film nous rappelle que chaque moment est une éternité en soi.
