
Les familles espagnoles continuent de garder leur épargne à l'écart des marchés de capitaux. En 2025, seulement 66% du PIB national sera investi dans des actions, des obligations, des fonds d'investissement et des produits d'assurance ou de retraite. Ce chiffre est 30% inférieur à la moyenne de l'Union Européenne, qui est de 94%.
Des pays comme Danemark (194%) et les Pays-Bas (164%) affichent des taux d'investissement bien supérieurs. Ces données proviennent du rapport des Indicateurs clés de performance de l'Union des Marchés de Capitaux, réalisé par l'Association des Marchés Financiers de l'Europe (Afme). Ce rapport présente une analyse des marchés européens pour le premier semestre de l'année.
Les résultats montrent que les entreprises espagnoles ont augmenté leur financement de 6% par rapport à l'année précédente, atteignant 16 milliards d'euros. Cette hausse est principalement due à l'augmentation des émissions d'obligations, notamment celles avec un grade d'investissement, qui ont progressé de 3% par rapport à 2024.
Les obligations à haut rendement ont connu une augmentation impressionnante de 42%, atteignant 4 milliards d'euros. Cependant, l'Espagne doit encore relever des défis pour atteindre une véritable Union des Marchés de Capitaux.
Actuellement, à peine 7% du financement des entreprises provient d'investissements en obligations et actions. En comparaison, la moyenne de l'UE est de 13%, tandis que celle du Royaume-Uni et des États-Unis s'élève à 29,8%. Ces chiffres révèlent un estagnation du marché des actions et soulignent la nécessité de renforcer le financement par le capital.
Adam Farkas, directeur exécutif de l'Afme, souligne l'importance de simplifier la réglementation pour réduire la complexité et les coûts associés. Cela pourrait stimuler l'investissement et l'innovation, tout en renforçant la compétitivité.
L'Espagne se distingue comme l'un des plus grands émetteurs d'actifs de financement durable en Europe. Cependant, en 2023, les obligations ESG ont chuté de 12%, principalement en raison d'une baisse des obligations vertes (-40%) et sociales (-100%).
En revanche, les obligations durables ont connu une hausse de 181%, ce qui pourrait établir un record annuel. Malgré cela, l'Espagne se classe au sixième rang européen en termes de volume nominal d'obligations ESG émises, notamment grâce à l'émission de 1,5 milliard d'euros par la Communauté de Madrid.
Les résultats indiquent que l'UE est en désavantage par rapport à ses homologues mondiaux, en raison d'une activité d'OPV faible et d'une plus grande dépendance aux marchés privés. Les différences nationales dans l'accès au capital exacerbent cette situation.
Pour conclure, l'Espagne doit surmonter plusieurs obstacles pour améliorer sa position sur les marchés de capitaux. Le renforcement du financement par le capital et une réglementation simplifiée pourraient favoriser une croissance durable et une meilleure intégration dans le marché européen.