Plus de 1 200 personnes ont été arrêtées suite aux manifestations meurtrières à Luanda. Ces événements, qui ont débuté comme une grève de trois jours des chauffeurs de taxi contre l'augmentation des prix du carburant, se sont transformés en une des vagues de protestations les plus importantes du pays. Ce climat de tension a conduit à des affrontements entre les manifestants et la police.
Les manifestations ont été déclenchées par une décision du gouvernement d'augmenter le prix du diesel de plus de 33%. Cette mesure, annoncée en juillet, visait à supprimer les subventions sur les carburants dans ce pays riche en pétrole. Les conséquences sont graves : les tarifs des taxis ont augmenté, tout comme les prix des produits alimentaires, ce qui a exacerbé les difficultés des populations les plus vulnérables.
Les protestations ont également été alimentées par le mécontentement général face à la situation économique. Laura Macedo, une militante locale, a déclaré : "Les gens en ont assez. La faim est omniprésente et les pauvres deviennent misérables." Cette colère s'est manifestée dans les rues de Luanda, où les gens ont exprimé leur frustration contre près de cinq décennies de règne du parti MPLA.
Le président João Lourenço a minimisé les préoccupations des manifestants, affirmant que le prix du diesel en Angola reste parmi les plus bas au monde. Il a déclaré : "Même après l'augmentation, le prix du diesel reste autour de 40 cents US par litre." Toutefois, cette déclaration n'a pas apaisé les tensions, et les manifestations se sont intensifiées.
En réponse aux troubles, le gouvernement a averti les jeunes de ne pas participer aux manifestations, les qualifiant d'actes de vandalisme. Les autorités locales ont également exprimé leur inquiétude face aux événements, décrivant les manifestations comme des perturbations associées à l'arrêt forcé des services de taxi.
Alors que la violence a éclaté, de nombreux commerces, banques et autres entreprises sont restés fermés. Les autorités ont intensifié leur présence policière pour rétablir l'ordre public. La police a averti qu'elle continuerait à intervenir pour "rétablir la paix".
Un important syndicat de taxis, Anata, a pris ses distances par rapport aux violences, tout en maintenant la grève de trois jours. Ils affirment que "la voix des chauffeurs de taxi reflète le cri du peuple angolais". Ce climat de mécontentement pourrait avoir des répercussions durables sur la stabilité du pays.
Les événements en Angola illustrent un mécontentement croissant face aux conditions économiques difficiles. Les manifestations, initialement focalisées sur les prix du carburant, ont révélé des frustrations plus profondes. La réponse du gouvernement face à cette crise sera cruciale pour l'avenir politique et social du pays.