Violences sexuelles : Deux cardinaux favoris dans la course à la papauté critiqués

Introduction

Les violences sexuelles sur mineurs au sein de l'Église catholique ont longtemps été dissimuler. Les cardinaux Luis Antonio Tagle et Pietro Parolin se retrouvent maintenant au centre des critiques concernant leur potentiel rôle dans la lutte contre ces abus. Le processus d'élection du prochain pape commence le 7 mai.

Les critiques envers Pietro Parolin

Pietro Parolin, considéré comme un grand maître des secrets, fait l'objet de nombreuses accusations. Anne Barrett Doyle, cofondatrice de l'ONG BishopAccountability, a déclaré qu'une élection de Parolin signifierait un manque de transparence sur les abus sexuels. Elle souligne que le cardinal a retenu de nombreux documents sur ces abus vis-à-vis des autorités civiles.

Barrett Doyle a cité des exemples d'obstruction à la justice dans plusieurs pays, y compris le Chili et la Pologne. Selon elle, Parolin est responsable de la non-remise de documents cruciaux lors d'une enquête en Australie, révélant plus de 4 400 cas de violences sexuelles signalés.

Les accusations contre Luis Antonio Tagle

Anne Barrett Doyle a également critiqué Luis Antonio Tagle, ancien archevêque de Manille. Elle a décrit son mandat de 2011 à 2019 comme une période sombre pour l'Église. Aucune directive concernant les violences sexuelles n'a été publiée sur les sites de l'archidiocèse de Manille ou de la Conférence épiscopale des Philippines.

Doyle a questionné l'engagement de Tagle en tant que potentiel pape, en soulignant qu'il n'a pas réussi à faire publier des directives importantes par ses confrères. Aux Philippines, un pays majoritairement catholique, seule une victime s'est manifestée publiquement jusqu'à présent.

Le témoignage de Michal Gatchalian

Michal Gatchalian, avocat et victime d'abus sexuels, a partagé son expérience lors d'une visioconférence. À 17 ans, il a été victime d'un prédateur en série au sein de l'Église. Après avoir dénoncé le prêtre, il a reçu des menaces de la part de membres de son église.

Bien qu'il n'y ait pas de preuves directes liant Tagle à des actes de rétention d'informations, Gatchalian a exprimé son souhait que le prochain pape écoute les victimes. Il a également souligné un manque d'efforts proactifs pour traiter ces abus.

Les préoccupations autour de Caritas Internationalis

Des questions ont également été soulevées concernant le cardinal Tagle et son rôle à Caritas Internationalis. Il a été président de cette organisation de 2015 à 2022, période durant laquelle des déficiences dans la gestion ont été révélées. François a démis Tagle et l'équipe dirigeante après un audit du Vatican.

Les préoccupations autour de l'emploi de Luk Delft, un prêtre condamné pour agressions sexuelles, soulèvent des interrogations sur le degré de connaissance de Tagle. Ces événements mettent en lumière les défis auxquels l'Église est confrontée en matière de protection des mineurs.

Conclusion

Les accusations portées contre les cardinaux Tagle et Parolin soulignent la nécessité d'une réforme au sein de l'Église catholique. Alors que le processus d'élection du prochain pape approche, la transparence et la responsabilité concernant les violences sexuelles restent des enjeux cruciaux. L'avenir de l'Église dépendra de sa capacité à affronter ces défis avec sincérité et détermination.