La politique canadienne traverse une période complexe, marquée par l'émergence du populisme. La visite du Roi Charles pourrait-elle signaler la fin de ce moment populiste au Canada ? Bien que cette question soit prématurée, l'avenir du populisme dépendra en grande partie des actions du gouvernement de Sa Majesté.
Après le discours du trône, le chef conservateur Pierre Poilievre a exprimé un ton institutionnel. Il a remercié le Roi pour sa présence au Canada, soulignant l'importance des libertés britanniques. Ce système parlementaire, qui remonte à 800 ans, a été un pilier de la promesse canadienne.
Cependant, le soutien à la monarchie parmi les électeurs conservateurs semble avoir diminué. Selon un récent sondage de Pollara, les conservateurs sont divisés sur le maintien du Canada en tant que monarchie constitutionnelle. En effet, le soutien à la monarchie a chuté de 53 % en 2016 à 30 % aujourd'hui.
Mark Carney, ancien gouverneur de la Banque du Canada, pourrait sembler être un choix inattendu pour contrer le populisme. Lorsqu'il a été envisagé comme successeur de Justin Trudeau, il était facile d'imaginer que Poilievre profiterait de l'image d'un banquier d'investissement pour mener une campagne anti-élite.
Carney a reconnu que le système ne fonctionnait pas comme il le devrait. Lors de son annonce de candidature, il a évoqué les préoccupations des Canadiens : l'anxiété face à la crise du logement et l'accès aux soins de santé. Il a souligné que trop de jeunes ne pouvaient pas se permettre d'acheter une maison, ce qui est devenu un enjeu central.
Pour contrer le populisme, Carney doit prouver que le système peut fonctionner efficacement. Une des manières les plus tangibles d'y parvenir serait d'aborder la crise du logement. Lors des élections, les libéraux de Carney ont réussi à limiter l'avantage des conservateurs sur cette question cruciale.
Les espoirs de réélection des libéraux dépendent de leur capacité à montrer des progrès réels dans la résolution de cette crise. Carney s'est engagé à augmenter rapidement la construction et à réduire les coûts du logement, mais cela suffira-t-il à inverser la tendance populiste ?
Alors que le populisme gagne du terrain à l'échelle mondiale, la question se pose de savoir si les partisans sont motivés par des frustrations économiques ou des enjeux culturels. Carney pourrait affaiblir l'attrait du populisme en répondant aux préoccupations liées au logement et en renforçant la confiance dans le gouvernement.
La présence de Donald Trump pourrait également jouer un rôle décisif. Son style de politique populiste pourrait dissuader certains Canadiens. De plus, la menace directe qu'il représente pour le Canada pourrait inciter les électeurs à rechercher davantage de stabilité, marquant ainsi un changement dans l'électorat canadien.
En somme, le populisme au Canada est à un tournant. Les actions de Mark Carney et de son gouvernement seront déterminantes pour l'avenir de cette dynamique politique. Si Carney parvient à prouver que le système peut fonctionner pour tous, il pourrait bien réussir à diminuer l'attrait du populisme au Canada.