Face au barrage et au manque de volonté reprochés au PSOE, Esquerra avance ses pions pour permettre à la Generalitat de gérer tous les impôts en Catalogne. Les républicains ont présenté une proposition de loi à Barcelone, qui sera enregistrée "dans les prochains jours" au Congrès des Députés.
Cette proposition vise à garantir la recaudation totale de l'IRPF. Le président d'ERC, Oriol Junqueras, a défié les socialistes, exigeant qu'ils respectent les accords passés. Junqueras et son porte-parole, Gabriel Rufián, insistent sur l'importance d'une habilitación légale pour que l'Agence Tributaria de Catalogne puisse percevoir l'intégralité de l'IRPF.
Actuellement, la Generalitat perçoit environ 5 milliards d'euros, mais avec l'accord, ce montant pourrait atteindre 30 milliards. L'initiative d'Esquerra est donc cruciale pour la financiation de la région.
Si la proposition est approuvée, la Commission Bilatérale État-Generalitat devra convenir, dans un délai de six mois, du transfert du personnel et des ressources nécessaires. Bien que la date initialement prévue entre le PSC et ERC était 2026, le plan de l'ATC reporte la recaudation totale à 2028.
Pour contrer ce retard, le Govern a récemment adopté un décret-loi pour modifier le régime juridique de l'ATC. Cela vise à renforcer l'agence afin qu'elle puisse devenir la Hacienda de la région, avec un programme propre déterminant ses lignes stratégiques.
Un autre contretemps est survenu avec la démission du secrétaire à la Hacienda de la Generalitat, Josep Manel Rosón, un an après sa nomination. Rosón était un membre clé du cabinet d'Illa, chargé de la financiation singulière.
Dans les jours récents, Junqueras a souligné que le gouvernement de Sánchez doit travailler pour obtenir le soutien du Parti Socialiste, Sumar, et d'autres partis pour modifier le cadre légal. Cela nécessitera une réforme de la LOFCA et d'autres lois régissant le système de financement de la Catalogne.
Les républicains regrettent d'avoir dû agir "en solitaire" pour élaborer cette proposition de loi, critiquant le PSOE et Junts. Rufián a qualifié cette initiative d'acte de bravoure, soulignant que l'alternative aurait été de ne rien faire et de critiquer les autres.