Le président américain Donald Trump a récemment signé un décret controversé visant à ouvrir l'extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques. Cette décision soulève des questions sur l'impact environnemental et la légitimité des actions américaines en haute mer. Le Parisien fait le point sur cette initiative.
Avec ce décret, Donald Trump cherche à faciliter l'exploration minière dans les océans. Son secrétaire au commerce, Howard Lutnick, est chargé d'accélérer l'examen des candidatures pour les permis d'exploration et d'extraction dans les eaux internationales. Les États-Unis deviennent ainsi le premier pays à autoriser cette industrie controversée.
La Maison-Blanche prévoit que cette initiative pourrait permettre de collecter un milliard de tonnes de matériaux en dix ans. De plus, le gouvernement annonce la création de 100 000 emplois et une augmentation de 300 milliards de dollars du produit intérieur brut (PIB) des États-Unis sur la même période.
Les grands fonds marins, qui commencent à 1 000 mètres de profondeur, représentent 75 % du volume des océans. Malheureusement, moins de 3 % de ces zones ont été explorées avec précision. L'océanologue Catherine Jeandel souligne que nous autorisons l'exploitation d'une zone dont nous connaissons très peu de choses.
En théorie, des machines lourdes seraient envoyées pour racler le sol marin et récupérer des métaux précieux comme le nickel et le cobalt. Cependant, cette extraction pourrait avoir des conséquences néfastes sur la biodiversité marine, selon le chercheur Christian Tamburini.
Les experts mettent en garde contre les effets dévastateurs de l'extraction minière. Les sols marins seraient abîmés, les espèces détruites et un nuage de sédiments pourrait détériorer l'eau. Cela pourrait également diminuer la capacité de l'océan à capturer le CO2, une véritable catastrophe en puissance.
De nombreuses ONG, dont l'alliance Deep Sea Conservation Coalition, s'opposent fermement à cette exploitation. Elles soulignent l'importance de préserver ces écosystèmes fragiles pour l'avenir de la planète.
Ce décret s'inscrit dans une volonté de l'administration Trump de renforcer la position des États-Unis sur la scène internationale. Une source à la Maison-Blanche a déclaré que l'objectif est de devancer la Chine dans ce domaine. En 2023, des élus républicains avaient déjà exprimé leur souhait de permettre l'extraction minière sous-marine.
En signant ce décret, les États-Unis espèrent exploiter leurs propres fonds marins ainsi que ceux des eaux internationales. Cependant, cela pourrait être perçu comme une infraction au droit international, selon certains pays, dont la Chine.
À l'approche d'une conférence des Nations unies sur l'océan à Nice, un rapport remis à Emmanuel Macron recommande un moratoire de 10 à 15 ans sur l'exploitation des fonds marins. Les scientifiques insistent sur l'importance de respecter un principe de précaution.
Les grands fonds marins abritent des milliers d'espèces et jouent un rôle crucial dans la synthèse et le stockage du carbone. Avant d'envisager leur exploitation, il est essentiel de mieux comprendre ces écosystèmes.
La décision de Donald Trump d'ouvrir l'extraction minière dans les océans suscite de vives inquiétudes. Les conséquences environnementales et les implications géopolitiques doivent être soigneusement évaluées. Il est crucial de préserver les écosystèmes marins pour le bien de notre planète.