Un fabricant de cercueils à Magog, au Québec, se retrouve en difficulté à cause des tarifs douaniers imposés par les États-Unis. Nicolas Lacasse, propriétaire de Magog Caskets, évoque une situation où son entreprise, la seule au Canada à produire des cercueils en acier, subit des pertes de profits. Le tarif de 50 % sur l'acier et l'aluminium a des conséquences désastreuses sur son activité.
La situation s'est aggravée avec les tarifs réciproques appliqués par le Canada. Ce contexte a conduit Lacasse à réduire le temps de travail de ses employés de 39 heures à seulement 15 à 20 heures par semaine. La pression économique est forte, et il cherche des solutions pour maintenir son entreprise à flot.
Pour faire face à cette crise, Lacasse doit choisir entre deux options. La première consiste à continuer d'acheter de l'acier canadien, mais cela entraîne un tarif de 50 % sur les cercueils exportés vers les États-Unis. La seconde option, qu'il a choisie, est d'acheter de l'acier américain, ce qui implique de supporter le coût du taux de change et de payer un tarif de 25 % sur la matière première.
Malgré cette décision, Lacasse souligne que cela reste une solution coûteuse. "C'était la plus rentable en fait", dit-il, "mais cela crée toujours des problèmes ici. Je fonctionne à perte". Les données de Statistiques Canada révèlent que 53 % des entreprises d'import-export s'attendent à un impact significatif des tarifs dans les mois à venir.
Contrairement à d'autres entreprises, Lacasse ne peut pas répercuter les coûts accrus sur ses clients. En tant que seul fabricant de cercueils en métal au Canada, il se heurte à la concurrence des entreprises américaines qui ne haussent pas leurs prix. Cela le place dans une position difficile, car il ne peut pas ajuster ses tarifs pour compenser les pertes.
Il a donc demandé au gouvernement canadien une exemption pour son entreprise. "Actuellement, c'est seulement mon flux de trésorerie qui me maintient à flot", explique-t-il. "Nous avons besoin d'aide pour éviter ce tarif de 25 %, comme cela a été fait pour l'industrie automobile".
Le gouvernement canadien a commencé à accorder des exemptions, mais la demande est élevée. En avril, le ministre des Finances, François-Philippe Champagne, a déclaré que ces exemptions visent à aider les entreprises à court terme. "Nous donnons plus de temps aux entreprises canadiennes pour ajuster leurs chaînes d'approvisionnement", a-t-il précisé.
Cependant, certains experts, comme William Pellerin, avocat en commerce, soulignent que ces mesures pourraient arriver trop tard pour certaines entreprises. "Ces exemptions prennent généralement quatre à six mois", dit-il, "et pour certains, cela pourrait être trop tard". Lacasse espère que Magog Caskets ne sera pas parmi les entreprises touchées par cette attente.
La situation des fabricants de cercueils au Canada, comme Magog Caskets, illustre les défis posés par les tarifs douaniers. Les entreprises doivent naviguer dans un environnement économique instable, où chaque décision peut avoir des conséquences importantes. L'espoir d'une aide gouvernementale est crucial pour leur survie, mais le temps presse.