Un important retournement de situation a eu lieu dans une bataille juridique de plusieurs années opposant le gouvernement canadien à un agriculteur américain. Ce mois-ci, le tribunal de district de l'est de Washington a rétabli un brevet pour la variété de cerise Staccato, développée par le programme d'Agriculture et Agroalimentaire Canada à Summerland, en Colombie-Britannique.
Le gouvernement canadien accuse un agriculteur américain de revendiquer la variété de cerise de la Colombie-Britannique comme étant la sienne. La décision du tribunal permet à AAFC de soutenir que cet agriculteur a violé le brevet en commercialisant les cerises canadiennes comme s'il s'agissait de sa propre production.
Elizabeth Dipchand, avocate spécialisée en propriété intellectuelle, a déclaré que cette décision n'était pas courante et avait un impact commercial significatif. AAFC a exprimé sa satisfaction quant à cette décision, affirmant son engagement à protéger l'intégrité de ses variétés de plantes.
La variété de cerise Staccato a été découverte par l'hybridateur W. David Lane en 1982. L'une de ses caractéristiques distinctives est sa maturité tardive, qui lui permet de mûrir en août, offrant ainsi un avantage financier aux cultivateurs. Ce décalage permet d'éviter la concurrence avec d'autres variétés de cerises.
Selon Sukhpaul Bal, président de l'Association des cerises de la Colombie-Britannique, les cerises Staccato ont été largement plantées ces 10 à 15 dernières années, renforçant leur position sur le marché.
Depuis environ cinq ans, le gouvernement fédéral est engagé dans un procès contre Gordon Goodwin, un agriculteur de Wenatchee, accusant ses cerises Glory d'être en réalité des cerises Staccato. AAFC soutient que Van Well Nursery Inc., un fournisseur de cerisiers de Washington, a illégalement fourni à Goodwin un arbre Staccato.
Le procès allègue que Monson Fruit Company a cultivé et vendu ces cerises sous le nom de Glory, ce qui constitue une utilisation trompeuse et déceptive du nom. AAFC affirme que cette situation nuit à sa réputation et à la reconnaissance de ses efforts de recherche.
En 2024, un juge a statué que la cerise Glory était identique à la Staccato après une analyse génétique. Cependant, le même juge avait précédemment annulé le brevet canadien, affirmant que le brevet avait été déposé après que les cerises aient été commercialisées par Goodwin.
Ce mois-ci, le juge a reconnu une erreur claire, rétablissant le brevet à la lumière de nouvelles preuves. Cela pourrait avoir des implications importantes pour les agriculteurs de cerises en Colombie-Britannique, leur permettant de protéger leur production contre la contrefaçon.
Cette affaire souligne l'importance de la protection des droits de propriété intellectuelle dans l'industrie fruitière. Le gouvernement canadien, par le biais d'AAFC, est déterminé à défendre ses variétés de plantes contre toute forme de contrefaçon. Les décisions judiciaires récentes pourraient changer la dynamique du marché des cerises, en offrant aux producteurs canadiens un meilleur soutien légal.