Après trois jours de discussions en Arabie Saoudite, des avancées sont enfin constatées. Deux textes distincts décrivant des accords entre les États-Unis et la Russie, ainsi qu'entre les États-Unis et l'Ukraine, ont été élaborés. Bien qu'il y ait eu quelques différences, de nombreux points ont été similaires.
Toutes les parties ont convenu de "garantir une navigation sécurisée, d'éliminer l'usage de la force et de prévenir l'utilisation de navires commerciaux à des fins militaires en mer Noire". Elles ont également décidé de "développer des mesures pour mettre en œuvre... l'accord interdisant les frappes contre les installations énergétiques de la Russie et de l'Ukraine".
Le président Zelensky a exprimé des regrets quant à l'absence d'une interdiction explicite des attaques contre les infrastructures civiles, mais il semblait globalement satisfait. Il a déclaré aux journalistes que l'Ukraine mettrait en œuvre immédiatement les cessez-le-feu en mer Noire et dans le secteur énergétique.
Il a également obtenu une reconnaissance de son agenda, les États-Unis affirmant qu'ils "resteraient engagés à aider à réaliser l'échange de prisonniers de guerre, la libération de civils détenus, et le retour d'enfants ukrainiens transférés de force".
Cependant, un troisième document, émis par le Kremlin, a compliqué la situation. Ce dernier imposait des conditions qui n'apparaissaient pas dans l'accord initial entre les États-Unis et la Russie. Il stipulait que le cessez-le-feu en mer Noire ne prendrait effet que lorsque les sanctions seraient levées sur les banques, assureurs, entreprises, ports et navires russes.
En d'autres termes, ils considéraient cet accord non seulement comme un rétablissement de l'ancienne Initiative des Grains de la mer Noire, mais également comme une opportunité de réduire un nombre significatif de sanctions économiques. Néanmoins, cela pourrait retarder tout cessez-le-feu maritime.
Le Kremlin a également précisé que la pause de 30 jours sur les frappes énergétiques serait rétroactive à partir du 18 mars et pourrait être suspendue si l'une des parties violait l'accord. Ainsi, ce qui a été convenu représente un pas fragile vers une réduction des combats en Ukraine, sans garantie de succès dans un climat de méfiance mutuelle.
Même si l'accord d'aujourd'hui venait à survivre, il reste encore un long chemin à parcourir avant d'atteindre le cessez-le-feu global que les États-Unis souhaitaient initialement.
Il est souvent dit que les cessez-le-feu sont des processus, pas des événements. Cela est plus vrai que jamais pour cet accord. Ce qui importe, ce n'est pas l'annonce d'un cessez-le-feu, mais sa mise en œuvre effective. En d'autres termes, la preuve de la réussite résidera dans son application.
Les deux parties parviendront-elles à faire fonctionner cet accord et à y adhérer ? Les réponses à ces questions nous éclaireront sur les véritables intentions de chaque côté. Vont-ils vouloir que ce cessez-le-feu se transforme en une paix durable, ou simplement échanger tout en continuant à tirer parti de leur position sur le champ de bataille ?
Ce processus vers un cessez-le-feu reste complexe et semé d'embûches. Les discussions et les accords récents marquent un début prometteur, mais le chemin à parcourir est encore long. La mise en œuvre sera la clé pour déterminer si cette initiative peut conduire à une paix durable entre la Russie et l'Ukraine.