Le championnat d'Angleterre, considéré comme la plus riche des compétitions de football, est en pleine mutation. Cette année, les enjeux sont plus élevés que jamais. Si Sheffield United bat Sunderland, l'influence des investisseurs américains dans la Premier League atteindra un niveau sans précédent.
En décembre, Everton est devenu le dixième club de Premier League sous contrôle américain, acquis par le Friedkin Group. Cela s'ajoute à Liverpool, Arsenal, Aston Villa, Chelsea, Manchester United, Crystal Palace, Bournemouth, Ipswich Town et Fulham. Avec Sheffield United potentiellement dans la liste, la majorité des clubs de l'élite pourrait bientôt être américaine.
Ce phénomène s'est intensifié avec des clubs de la EFL également détenus par des investisseurs américains. La tendance a commencé il y a vingt ans avec l'achat controversé de Manchester United par la famille Glazer. Bien que certains investisseurs aient rencontré des difficultés, d'autres, comme les Glazers, ont largement profité de leur investissement.
Les investisseurs américains cherchent principalement à gagner de l'argent. Ils restent souvent discrets et assistent à peu de matchs, ce qui indique que leur intérêt est davantage financier que culturel. Malgré les pertes enregistrées par certains, d'autres ont vu leur valeur augmenter, comme Manchester United, récemment évalué à 6 milliards de dollars.
La popularité croissante du football mondial, alimentée par des événements comme la Coupe du Monde et des documentaires, attire également ces investisseurs. Ils croient qu'il y a encore des revenus à générer, que ce soit par les droits médiatiques ou le sponsoring.
La montée des investisseurs américains suscite des inquiétudes. Lors de la tentative avortée de lancer la Super Ligue européenne, des propriétaires de clubs anglais ont été critiqués pour leurs intentions de transformer le football en un système de franchise. Cela a provoqué une réaction négative des fans et des clubs.
Des voix s'élèvent contre cette tendance, soulignant que l'approche commerciale pourrait nuire à la tradition du football anglais. Niall Couper de Fair Game a exprimé ses préoccupations concernant cette mentalité de franchise, qui pourrait menacer l'intégrité du jeu.
Malgré les craintes, certains propriétaires américains, comme Fenway Sports Group, ont investi dans l'infrastructure et le recrutement, aidant Liverpool à retrouver son statut. D'autres, comme Paraag Marathe de Leeds, ont défendu l'idée que les investisseurs américains doivent protéger l'unicité du football anglais.
Les autorités britanniques, bien que préoccupées par l'impact sur les prix des billets et la tradition, adoptent une position plus ouverte. La secrétaire à la Culture, Lisa Nandy, a affirmé que la présence de propriétaires internationaux montre la valeur mondiale de la Premier League.
La domination croissante des investisseurs américains dans la Premier League soulève des questions cruciales sur l'avenir du football anglais. Alors que certains voient des opportunités de croissance, d'autres craignent pour l'intégrité du sport. Le défi sera de trouver un équilibre entre profitabilité et respect des traditions qui font la richesse du football anglais.