Le consensus politique sur le changement climatique a été profondément ébranlé au Royaume-Uni. Autrefois, le pays était un pionnier en s'engageant à atteindre des émissions nulles de carbone d'ici 2050. Aujourd'hui, cette unité a disparu, et les opinions divergent de manière significative.
Lorsque le Royaume-Uni a pris cet engagement en 2019, il y avait un large soutien parmi les députés. La décision a été adoptée sans vote, témoignant d'un consensus fort. Cependant, six ans plus tard, la situation a changé, et les partis politiques adoptent des positions divergentes sur la question climatique.
Le parti travailliste a maintenant un nouvel objectif : atteindre une énergie propre d'ici 2030. Les Verts et les Libéraux-Démocrates veulent aller encore plus vite, tandis que les Conservateurs ralentissent leurs politiques. Pour la première fois, un parti comme Reform UK remet en question la nécessité d'atteindre cet objectif.
Selon Luke Tryl, un sondeur, il n'y a pas eu de chute significative de l'inquiétude concernant le changement climatique. Cependant, la conversation a évolué. Les préoccupations se concentrent désormais sur l'impact économique de ces politiques, notamment en raison de la hausse du coût de la vie et de la guerre en Ukraine.
Il note également que le débat est devenu plus polarisé, avec des électeurs travaillistes et libéraux le considérant comme un enjeu majeur, tandis que les électeurs de Reform UK sont plus opposés aux politiques de zéro émission.
La montée du parti Reform a amplifié les critiques des objectifs climatiques. Richard Tice, son leader adjoint, affirme que son parti a réussi à placer cette question à l'ordre du jour politique. Selon lui, les préoccupations liées à l'immigration et au coût de la vie dominent les discussions des électeurs.
De leur côté, les Verts expriment leur inquiétude face à cette fragmentation du consensus. Adrian Ramsay, co-leader, appelle à un dialogue constructif et à l'inclusion de tous dans les mesures climatiques, soulignant l'importance d'une majorité climatique raisonnable au sein du Parlement.
Les Conservateurs ont connu un changement radical, passant d'un engagement enthousiaste à un ralentissement de leurs objectifs. Kemi Badenoch a qualifié les plans de 2050 d'impossibles, suggérant que la transition doit se faire sans mettre en péril l'économie britannique.
Des membres de la droite se sont exprimés pour dire que la décision d'abandonner cet objectif était prématurée. Ils espèrent un retour à des politiques de décarbonisation plus ambitieuses, tout en tenant compte des préoccupations économiques.
Le paysage politique autour du changement climatique au Royaume-Uni est en pleine mutation. Les partis doivent naviguer entre l'urgence d'agir pour le climat et les préoccupations économiques de leurs électeurs. L'avenir des politiques climatiques dépendra de leur capacité à trouver un équilibre entre ces deux impératifs.