La mort de Joyce Echaquan a provoqué un choc et a ouvert un débat sur le racisme systémique au Québec. Cinq ans après cet événement tragique, la conversation sur la discrimination et l'égalité des droits est encore loin d'être terminée. Cet article explore les conséquences de sa mort et les changements qui en découlent.
Joyce Echaquan est décédée le 28 septembre 2020 dans un hôpital à Joliette, Québec. Cette mère Atikamekw de sept enfants a perdu la vie dans des circonstances tragiques, alors qu'elle diffusait en direct des abus racistes subis par le personnel médical. Son mari, Carol Dubé, a déclaré que sa femme était morte simplement parce qu'elle était indigène.
Le rapport du coroner a révélé que si Echaquan avait été blanche, elle aurait probablement survécu. Ce constat a exacerbé les discussions sur le racisme systémique dans le secteur de la santé, qui perdure encore aujourd'hui.
Moins d'un an après la mort d'Echaquan, le principe de Joyce a été établi. Ce document vise à garantir un accès équitable aux services sociaux et de santé pour tous les peuples autochtones. Il a été inspiré par la Déclaration des droits des peuples autochtones des Nations Unies.
Le principe a été présenté lors d'un événement à Trois-Rivières, où des experts ont discuté de la nécessité d'action concrète pour améliorer les conditions de vie des communautés autochtones. Selon Jennifer Petiquay-Dufresne, il est essentiel de vivre ce principe dans les organisations et les politiques.
Depuis la mort de Joyce, des changements ont été observés dans la façon dont le système de santé interagit avec les peuples autochtones, notamment dans la région de Lanaudière. Cependant, Petiquay-Dufresne souligne qu'il reste encore beaucoup à faire. De nombreux membres de la communauté continuent de faire face à des discriminations dans les établissements de santé.
Des initiatives telles que l'augmentation du financement pour les centres d'amitié autochtones et la création de cliniques mobiles visent à améliorer l'accès aux soins. Toutefois, la méfiance envers le système persiste, et les témoignages de discrimination continuent d'affluer.
Malgré les appels à la reconnaissance du racisme systémique, le gouvernement de François Legault n'a pas fait de progrès significatifs. En 2021, des programmes de formation ont été mis en place, mais beaucoup estiment qu'ils ne répondent pas aux besoins réels des communautés.
Les critiques soulignent que le projet de loi 32, visant à garantir la sécurité culturelle dans les établissements de santé, ne reconnaît pas explicitement le racisme systémique. Cela reste un obstacle majeur à de véritables changements.
Cinq ans après la mort de Joyce Echaquan, le chemin vers une véritable reconnaissance et des changements durables est encore long. Les voix des communautés autochtones continuent de s'élever pour réclamer justice et équité. Il est impératif que le gouvernement prenne des mesures concrètes pour appliquer le principe de Joyce et avancer vers une réelle réconciliation.