Un tragique événement a eu lieu en République Démocratique du Congo, où un célèbre musicien a été tué alors qu'il filmait un clip vidéo dans la ville de Goma, touchée par le conflit. Delphin Katembo Vinywasiki, connu sous le nom de Delcat Idengo, a été retrouvé mort dans la rue, le corps partiellement couvert de sang. Des rapports non confirmés indiquent qu'il aurait été abattu.
Idengo était réputé pour ses chansons critiques envers le gouvernement congolais et les groupes rebelles. Il faisait partie des centaines de détenus qui s'étaient échappés d'une prison à Goma, après que des militants du M23 aient pris le contrôle de la ville le mois dernier. La situation dans l'est de la RDC est marquée par des combats entre l'armée et des groupes armés pour le contrôle de cette région riche en minéraux.
Le meurtre d'Idengo intervient dans un contexte de tension croissante après que le M23 a capturé Goma, entraînant une escalade des violences. Selon les dernières données de l'ONU, environ 2 900 personnes ont été tuées et près de 700 000 autres ont été déplacées à cause des hostilités récentes.
Les rebelles avancent vers Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, malgré les efforts de paix régionaux visant à mettre fin au conflit. La mort d'Idengo a suscité des craintes supplémentaires dans le Nord-Kivu, où des manifestants sont descendus dans les rues de Beni, sa ville natale, pour demander justice.
Le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a qualifié l'assassinat d'Idengo d'"acte abominable" et a attribué la responsabilité au M23. En revanche, le M23 a accusé les forces alignées sur le gouvernement, appelant à un désarmement. Cette situation complexe souligne les tensions persistantes dans la région.
Le ministère congolais des arts et de la culture a qualifié cet incident d'"assassinat" et a salué Idengo comme une voix engagée qui portait les espoirs d'une génération entière. Il attendait son procès après avoir été emprisonné l'année dernière pour avoir incité à la violence contre les casques bleus de l'ONU.
Idengo a été reconnu pour sa musique qui reflétait les luttes et les aspirations du peuple congolais. Son décès a été ressenti comme une perte immense pour la nation, avec des dirigeants de l'opposition, comme Martin Fayulu et Moïse Katumbi, exprimant leur chagrin et appelant à la justice. Fayulu a déclaré qu'il était temps que cette guerre prenne fin.
Les paroles de ses chansons, qui critiquaient le président Félix Tshisekedi et le gouvernement, ont fait de lui une figure controversée. Son parcours illustre les défis auxquels font face les artistes en RDC, où l'expression artistique est souvent réprimée.
La mort de Delcat Idengo soulève des questions sur la situation sécuritaire en RDC et l'avenir de la liberté d'expression dans le pays. Alors que le conflit continue de ravager la région, il est essentiel que la communauté internationale et les acteurs locaux travaillent ensemble pour mettre fin à la violence et promouvoir la paix. La mémoire d'Idengo perdurera à travers sa musique et son engagement pour la justice.