Le gouvernement péruvien a durci sa lutte contre la violence à la suite de l'assassinat du chanteur Paul Flores, connu sous le nom de El Ruso, membre du célèbre groupe de cumbia Armonía 10. Lors d'une réunion urgente au Palais de Gouvernement, un état d'urgence a été décrété à Lima pendant 30 jours, entraînant le déploiement de troupes militaires pour soutenir la Police Nationale.
Cette tragédie a poussé la présidente Dina Boluarte à réagir. Elle se trouve à la tête d'un gouvernement affaibli et en crise permanente, où la chute du ministre de l'Intérieur, Juan Santiváñez, semble imminente. Lors de l'inauguration de l'année scolaire, elle a déclaré : "Je pense sérieusement à la peine de mort pour ces malfaiteurs, car personne ne pourra souiller de sang les familles péruviennes."
Paul Flores a été touché par deux balles dans un bus transportant la bande après un concert à Lima. Des sicaires ont ouvert le feu sur le véhicule, tandis que les membres de la bande se sont rapidement jetés au sol. Le chanteur, très populaire parmi les jeunes des quartiers populaires, dormait au moment de l'attaque.
Les premières enquêtes relient cet acte à des bandes d'extorsion qui ciblent non seulement les commerces, mais aussi les groupes musicaux. En 2023, le Pérou a enregistré au moins 444 homicides, marquant une hausse alarmante de la violence.
La situation actuelle a exacerbé l'impopularité de la présidente Boluarte, qui gouverne grâce à des pactes fragiles avec différentes factions politiques. Le parti Fuerza Popular a récemment exigé la démission du ministre Santiváñez, alors que la population critique l'inefficacité des dirigeants en matière de sécurité.
Dans les jours précédents, un entrepreneur a été tué à Lima pour avoir refusé de payer une extorsion de 300 000 soles. Ce climat de violence a suscité une inquiétude croissante parmi les citoyens.
La mort de Paul Flores a ravivé des souvenirs de terrorisme au Pérou, notamment ceux liés à Sendero Luminoso. Selon l'analyste politique Maite Vizcarra, l'annonce de la peine de mort par Boluarte est une réaction symbolique face à la montée de l'insécurité, qui pourrait lui servir de bouée de sauvetage politique.
Le ministre Santiváñez, quant à lui, reste confiant quant à son avenir, affirmant : "Je suis absolument convaincu que je sortirai avec la tête haute." Sa position est de plus en plus précaire, face à une pression croissante pour des changements au sein du gouvernement.
Boluarte continue de faire face à des défis importants depuis la chute de son prédécesseur, Pedro Castillo. Un procès contre Castillo a récemment débuté, suite à une tentative de coup d'État en décembre 2022. Des élections présidentielles et parlementaires sont prévues pour avril prochain, ce qui pourrait changer la dynamique politique actuelle.
Le Congrès péruvien a également classé le Tren de Aragua comme organisation terroriste, en réponse à la menace croissante de cette mafia transnationale. Cette organisation, originaire du Venezuela, est impliquée dans des activités criminelles variées, allant de la vente de drogue à la traite des personnes.
La situation au Pérou est critique, marquée par une violence croissante et une insécurité omniprésente. L'assassinat de Paul Flores a déclenché une série de réactions politiques et sociales, mettant en lumière l'impopularité croissante du gouvernement. Alors que des élections se profilent, la pression sur les dirigeants pour qu'ils agissent face à cette crise s'intensifie.