Pedro Simón : "Nous sommes maintenant tous à un millimètre ou à un bouton pressé du chaos. Nous sommes très proches du gouffre."

Introduction

En 2015, Pedro Simón a publié sa première novelle, intitulée 'Peligro de derrumbe', qui dépeint l'Espagne après la grande crise. Dix ans plus tard, le pays et le journaliste d'EL MUNDO ont beaucoup changé, malgré son attachement à porter des t-shirts noirs. Aujourd'hui, il est un écrivain reconnu, avec un Prix Primavera et trois autres romans à succès.

Évolution de l'Espagne depuis 2015

La réédition de 'Peligro de derrumbe' permet de réfléchir sur les changements survenus en Espagne. Bien que la situation économique se soit améliorée, des incertitudes demeurent. En 2009, le pays a connu une montée alarmante du chômage, atteignant presque 28% en 2013. Les desahucios étaient quotidiens, et les témoignages de familles en difficulté étaient fréquents.

Simón décrit cette période comme un tsunami dévastateur, comparant l'Espagne à 'Mad Max'. Bien que la situation économique actuelle soit meilleure, il reste des incertitudes, notamment sur le plan climatique et géopolitique. Ces préoccupations sont amplifiées par les défis liés à la technologie et à l'emploi.

Les jeunes et la précarité

Malgré les améliorations, la situation des jeunes reste préoccupante. Simón souligne que les emplois précaires et les salaires bas persistent, rendant l'accès à un logement décent difficile. Il évoque le personnage de Yolanda, une étudiante en architecture, dont les rêves se heurtent à la réalité du marché de l'emploi.

Les jeunes d'aujourd'hui sont souvent décrits comme des polyglottes proactifs, désireux d'explorer le monde. Cependant, ils se retrouvent coincés entre des conditions de vie difficiles et le jugement d'une génération plus âgée. Simón exprime son admiration pour la jeunesse, qui fait face à des défis hérités d'une situation complexe.

La perception du succès

Pedro Simón se considère comme un écrivain, mais il reste humble face à son succès. Il souligne que le véritable succès ne se mesure pas seulement par les ventes ou les prix, mais par la capacité à toucher les lecteurs. Pour lui, écrire des romans ne le définit pas entièrement ; il se voit toujours comme un journaliste.

Il reconnaît que le journalisme lui a apporté à la fois des moments de joie et de douleur. Malgré les défis, il est passionné par le partage d'histoires humaines, affirmant que c'est là où se trouve son intérêt principal. L'écriture de romans est une activité qui l'enferme, alors que le journalisme lui permet de rester en contact avec la réalité.

Les défis de l'écriture

Simón aborde également les défis de l'écriture, notant qu'il se lève souvent tôt pour travailler sur ses livres. Il évoque les sacrifices faits pour atteindre ses objectifs littéraires, y compris la perte de poids pendant l'écriture de son dernier roman. Pour lui, le véritable plaisir réside dans l'achèvement d'un livre.

En fin de compte, il exprime des doutes sur le prestige associé à la profession, soulignant que le journalisme est souvent plus gratifiant en termes d'égo que de reconnaissance. Il reste conscient de son identité et de ses racines, et il ne laisse pas le succès altérer sa vision du monde.

Conclusion

Pedro Simón, à travers ses réflexions, offre un aperçu poignant de l'Espagne contemporaine. Ses expériences en tant que journaliste et écrivain révèlent les luttes et les espoirs d'une société en constante évolution. Bien que des progrès aient été réalisés, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la vie des jeunes et des plus vulnérables. Son engagement envers la vérité et l'humanité continue d'inspirer, rappelant que chaque histoire mérite d'être entendue.