En Charente-Maritime, les chasseurs de Breuillet et Mornac-sur-Seudre ont récemment installé une nouvelle cabane de chasse. Cette cabane, entièrement démontable, a été construite en quelques heures par plus d’une trentaine de chasseurs. Patrick Morin, président de l’Association intercommunale de chasse agréée (AICA), défend cette initiative en soulignant son esthétique inspirée des cabanes ostréicoles locales.
Cependant, un problème majeur se pose : la cabane a été érigée sur un terrain non constructible, en pleine zone Natura 2000. Ce réseau vise à protéger les espèces et habitats menacés en Europe. Patrick Morin estime qu'ils agissent dans les limites de la légalité, affirmant être « plus écolo que chasseur ».
Le maire de Mornac-sur-Seudre, Emmanuel Crétin, conteste cette interprétation. Il a alerté la préfecture et le parquet, exprimant son indignation face à cette construction rapide. « C’est un coup de poignard dans le dos ! », s'exclame-t-il, rappelant que des règles doivent être respectées.
Selon le maire, aucune demande formelle n’a été faite par les chasseurs pour ce projet. En réponse, Patrick Morin insiste sur le fait que le terrain leur appartient et qu'ils ont pris des mesures pour le préserver, comme la plantation de haies et une jachère fleurie.
L’AICA, forte de 120 actionnaires, a pour mission de réguler les populations de sangliers. Actuellement, ils abattent entre 30 et 50 sangliers par an pour répondre aux exigences de la Fédération départementale. Patrick Morin souligne la nécessité d'un espace approprié pour découper les animaux et stocker le matériel.
Il espère convaincre le maire de trouver un terrain conforme à la loi. Selon l’hebdomadaire « Le Littoral », la commune pourrait imposer des pénalités d’astreinte jusqu’au démontage de la cabane, ce qui pourrait créer des tensions supplémentaires.
Emmanuel Crétin fait remarquer une inégalité dans l'application des règles. Il cite le cas d'un ostréiculteur qui doit réaliser une étude d'impact pour rénover sa cabane, alors que les chasseurs semblent échapper à ces exigences. Cela soulève des questions sur la crédibilité de la municipalité.
« Si on ne fait rien, on n’est plus crédible », conclut-il, soulignant l’importance de maintenir l’ordre et le respect des lois pour l’ensemble des citoyens.
La situation autour de la cabane de chasse à Mornac-sur-Seudre met en lumière des tensions entre les pratiques locales et les réglementations environnementales. Alors que les chasseurs défendent leur droit à utiliser le terrain, les autorités locales insistent sur la nécessité de respecter les lois en vigueur. Ce conflit pourrait avoir des répercussions sur la gestion des ressources naturelles et la conservation des espaces protégés.