Les Canadiens francophones ont eu un premier aperçu de la façon dont les cinq principaux leaders des partis fédéraux défendent leurs plateformes lors de l'émission de Radio-Canada, Cinq chefs, une élection, diffusée jeudi soir. En seulement deux heures, les leaders ont abordé des sujets cruciaux, allant des menaces tarifaires américaines à la souveraineté canadienne.
Les cinq leaders ont participé à des interviews en direct. L'émission a débuté avec Mark Carney du Parti libéral, suivi de Pierre Poilievre du Parti conservateur, Yves-François Blanchet du Bloc Québécois, Jagmeet Singh du NPD, et enfin Jonathan Pedneault des Verts. Ils ont discuté de la manière dont ils défendraient les intérêts canadiens face à Donald Trump.
Les discussions ont également porté sur la crise du logement, le soutien aux travailleurs et la protection des emplois. Blanchet a exprimé que cela ressemblait à un premier jour de campagne, étant donné que les deux premières semaines avaient été dominées par les menaces tarifaires de Trump.
Une des questions cruciales a été la maîtrise du français par Carney. Lors de son interview, il a noté qu'il se classait à six sur dix en français parlé. Bien qu'il reconnaisse qu'il n'est pas parfait, il a exprimé son amour pour la langue et son souhait de s'améliorer.
Carney a également abordé des questions difficiles concernant le Québec, notamment son refus de s'engager à protéger la gestion de l'offre. Il a insisté sur le fait que cette question ne devrait pas être sur la table lors des négociations du CUSMA.
Le leader conservateur, Poilievre, a participé virtuellement et a accusé le Parti libéral d'avoir affaibli l'économie canadienne, rendant le pays moins capable de faire face à Trump. Il a lié Carney à l'ancien gouvernement de Justin Trudeau, soutenant qu'ils partagent les mêmes politiques.
Concernant la loi 21 sur la laïcité au Québec, Poilievre a exprimé son soutien aux valeurs de la laïcité, tout en s'opposant à la loi elle-même. Il a cité un exemple personnel pour illustrer son point de vue sur le port de symboles religieux par les fonctionnaires.
Jagmeet Singh a également vu sa popularité diminuer. Lors de l'émission, il a déclaré qu'il ne cherche pas la gratitude des Canadiens pour les programmes qu'il a aidé à créer. Il a souligné que de nombreux programmes sociaux au Canada sont issus du NPD.
Blanchet, pour sa part, a adouci sa critique de Carney, laissant le jugement aux Québécois. Il a réitéré son accusation selon laquelle les libéraux favorisent l'Ontario au détriment du Québec, affirmant que la masse critique dans le caucus libéral se trouve en Ontario.
Jonathan Pedneault a profité de l'occasion pour présenter les idées de son parti. Il a proposé la création de stocks nationaux de ressources canadiennes pour la construction de logements préfabriqués. Il a également plaidé pour la fin des subventions aux énergies fossiles.
Les Verts souhaitent également limiter la production de pétrole dans le cadre d'une transition écologique. Pedneault a souligné l'importance de réorienter les emplois de l'industrie des combustibles fossiles vers des secteurs nécessaires pour cette transition.
Les interviews de Cinq chefs, une élection ont offert un aperçu précieux des positions des leaders sur des enjeux cruciaux pour les Canadiens francophones. À travers leurs réponses, ils ont mis en lumière les défis auxquels le Canada est confronté et leurs visions respectives pour l'avenir.