Malgré une guerre commerciale persistante, la Chine a décidé de permettre à des scientifiques de six pays, y compris les États-Unis, d'étudier des roches lunaires qu'elle a collectées. Cette collaboration scientifique survient alors que les deux nations sont en désaccord sur plusieurs fronts. La NASA a obtenu l'accès à des échantillons lunaires grâce à la mission Chang'e-5 de 2020.
La China National Space Administration (CNSA) a annoncé que deux institutions américaines financées par la NASA ont été sélectionnées pour analyser ces échantillons. Selon le directeur de la CNSA, Shan Zhongde, ces échantillons représentent "un trésor partagé pour toute l'humanité". Cela marque une étape importante dans la coopération scientifique entre les nations.
Les chercheurs chinois, en revanche, n'ont pas pu accéder aux échantillons de la NASA à cause des restrictions imposées par les législateurs américains. En vertu d'une loi de 2011, la NASA est interdite de collaboration avec la Chine, sauf autorisation spécifique du Congrès. Cela a compliqué les échanges scientifiques.
La guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine a entraîné des tarifs douaniers élevés, atteignant jusqu'à 245 % sur les produits chinois. En réponse, la Chine a imposé des tarifs de 125 % sur les biens américains. Malgré ces tensions, des experts comme John Logsdon estiment que l'échange d'échantillons lunaires est davantage lié à la coopération scientifique qu'à des enjeux politiques.
Logsdon a souligné que l'examen des échantillons lunaires ne présente "aucune signification militaire", affirmant que c'est un exemple de coopération internationale en science, qui devrait être la norme.
Les échantillons de la mission Chang'e-5 sont particulièrement intéressants car ils semblent être "un milliard d'années plus jeunes" que ceux des missions Apollo. Dr Logsdon a indiqué que cela suggère une activité volcanique plus récente sur la Lune, ce qui pourrait modifier notre compréhension de son histoire géologique.
En 2023, la CNSA a lancé un appel à candidatures pour l'étude de ces échantillons, attirant l'attention d'institutions à travers le monde, y compris en France, en Allemagne, au Japon et au Royaume-Uni. Cela témoigne de l'intérêt croissant pour la recherche spatiale.
Shan a déclaré que la CNSA adoptera une stance active et ouverte dans les échanges et la coopération spatiale internationale. Cela inclut des initiatives comme le corridor d'information spatiale dans le cadre de la Belt and Road Initiative. Il est convaincu que le cercle d'amis de la Chine dans le domaine spatial continuera de croître.
Cette dynamique pourrait ouvrir de nouvelles avenues pour la recherche scientifique et la collaboration entre nations, même dans un climat de tensions commerciales. Les avancées dans l'exploration spatiale pourraient ainsi favoriser des relations plus pacifiques.
En somme, le partage des échantillons lunaires entre la Chine et les États-Unis, malgré les défis politiques, illustre l'importance de la coopération scientifique. Cela pourrait également contribuer à une meilleure compréhension de la Lune et à des avancées futures dans l'exploration spatiale. La collaboration internationale demeure essentielle, même dans un contexte de rivalités.