La peine de mort reste une réalité préoccupante à l'échelle mondiale. D'après le dernier rapport d'Amnistie Internationale (AI), publié récemment, 1.518 personnes ont été exécutées en 2024 dans 15 pays. Ce chiffre représente un record depuis 2015, sans compter les données de la Chine, où les exécutions pourraient atteindre plusieurs milliers.
Beatriz Martos, d'Amnistie Internationale, souligne que ces chiffres sont probablement sous-estimés. En effet, les pays comme la Corée du Nord et le Vietnam ne divulguent pas d'informations officielles sur les exécutions. Cette situation rend difficile une évaluation précise de l'ampleur de la peine de mort dans ces régions.
En 2024, le nombre d'exécutions a augmenté de 32% par rapport à l'année précédente. Les pays les plus responsables de cette hausse sont l'Iran, l'Arabie Saoudite et l'Irak, représentant à eux seuls 91% des exécutions. L'Iran a enregistré 972 exécutions, tandis que l'Arabie Saoudite a vu ce chiffre grimper à 345.
Agnès Callamard, secrétaire générale d'AI, déclare que ces pays utilisent la peine de mort pour réprimer les dissidents et les défenseurs des droits humains. Les exécutions sont souvent liées à des accusations de drogues ou de terrorisme, violant ainsi les droits fondamentaux des individus.
Dans plusieurs pays, la peine de mort est employée pour silencer les voix critiques. Callamard précise que plus de 40% des exécutions ont été effectuées pour des infractions liées aux drogues. Ce type de condamnation ne respecte pas les normes internationales qui stipulent que la peine de mort doit être réservée aux crimes les plus graves.
Les pays tels que l'Arabie Saoudite, la Chine et l'Iran continuent d'imposer des condamnations à mort pour des délits de drogue, ce qui affecte de manière disproportionnée les populations vulnérables. L'absence de preuves d'une réduction du trafic de drogues remet en question l'efficacité de ces mesures sévères.
Malgré les chiffres alarmants, il y a eu des progrès dans la lutte contre la peine de mort. En 2024, les exécutions ont été documentées dans 15 pays, une légère baisse par rapport aux 16 de l'année précédente. Ce changement est le résultat de la sortie de la Bangladesh de la liste des pays pratiquant des exécutions.
Callamard interprète cette tendance comme un signe d'espoir, indiquant que de plus en plus de pays commencent à abandonner cette pratique inhumaine. Cela montre une évolution vers des systèmes judiciaires plus respectueux des droits humains.
Le rapport d'AI met également en lumière l'augmentation des exécutions aux États-Unis depuis la pandémie de Covid-19. En 2024, 25 personnes ont été exécutées, un chiffre en hausse par rapport à 2023. Le nouveau président, Donald Trump, semble soutenir cette dynamique.
Trump a promis de renforcer la lutte contre les crimes violents, ce qui pourrait entraîner une augmentation des exécutions. Les déclarations agressives autour de la peine de mort soulèvent des inquiétudes quant à l'avenir de cette pratique aux États-Unis.
La peine de mort demeure un sujet de débat intense à l'échelle mondiale. Les chiffres croissants d'exécutions et l'utilisation de cette pratique pour réprimer les dissidents soulignent des préoccupations majeures pour les droits humains. Bien que des progrès soient notés, il est essentiel de continuer à lutter contre cette pratique inhumaine et de promouvoir des alternatives respectueuses des droits fondamentaux.