Isaac Rosa : "L'Insomnie Chronique Peut Tuer Plus Rapidement Que Le Cholestérol"

Introduction

Dans un hôtel de ville anonyme, un homme insomniaque croise une femme partageant le même sort. Ensemble, ils décident de se promener pour apaiser leurs nuits blanches. Bien qu'ils soient des inconnus, ils découvrent une forme d'intimité qui leur permet de dormir ensemble, sans amour, sans sexe, juste un besoin de repos.

Une relation sans nom

Isaac Rosa, l'auteur de Las buenas noches, décrit cette connexion unique. « C'est une relation sans nom », dit-il, soulignant l'absence d'engagement amoureux. Ils se rencontrent dans l'ombre, cherchant à échapper à la solitude de leurs nuits. Leur lien, bien que secret, est rempli de désir et de nécessité.

Rosa évoque l'idée que si l'on remplaçait des mots, cette histoire pourrait être lue comme celle d'amants. Ce qui l'intéresse, ce sont les histoires qui semblent simples mais révèlent des complexités. À travers cette narration, il aborde des thèmes contemporains, notamment l'incapacité à dormir qui touche tant de personnes.

Le fléau du XXIe siècle

L'insomnie est un problème croissant, affirme Rosa. Après avoir lui-même souffert d'insomnie, il a réalisé que cette condition touche des individus de tous âges et milieux. « Parler avec des amis m'a ouvert les yeux sur l'ampleur du phénomène », explique-t-il. Le manque de sommeil est devenu une réalité quotidienne pour beaucoup.

Rosa souligne que l'insomnie est souvent liée à des facteurs tels que le travail précaire et le stress. Il déplore que, malgré son impact sur la santé mentale et physique, ce problème n'est pas pris au sérieux par la société. « Nous vivons dans une époque obsédée par la productivité », déclare-t-il.

Les conséquences de l'insomnie

Les effets de l'insomnie sont multiples et peuvent mener à un sentiment de culpabilité. Rosa décrit différents types d'insomnie, notamment celle des travailleurs indépendants. Le travail, la précarité et la situation de logement sont des causes principales de ce fléau.

Il note également que les gens dorment mieux en vacances, ce qui révèle que le rythme de vie moderne est incompatible avec un sommeil réparateur. « La dernière fois que les gens ont bien dormi, c'était pendant le confinement », dit-il, soulignant l'ironie de la situation actuelle.

La littérature comme reflet

Rosa admet que sa novel ne changera pas le monde, mais il espère qu'elle sensibilisera à l'insomnie comme une maladie sérieuse. « Cela affecte notre productivité, nos relations et notre santé », précise-t-il. Il s'interroge sur l'ironie d'une société qui se soucie de l'alimentation mais néglige le sommeil.

« Dormir mal peut avoir des conséquences bien plus graves que ce que l'on pense », avertit-il. La santé mentale et physique est souvent mise de côté, alors que le manque de sommeil peut avoir des effets dévastateurs sur le corps et l'esprit.

Conclusion

En fin de compte, Las buenas noches est plus qu'une simple histoire d'insomnie. C'est une réflexion profonde sur les besoins humains fondamentaux et sur la manière dont la société moderne les ignore. Rosa nous pousse à reconsidérer notre rapport au sommeil et à la productivité, afin de vivre mieux et de dormir enfin en paix.