
Le chou-fleur est souvent sous-estimé dans nos cuisines, malgré ses multiples recettes. Que ce soit en gratin, rôti ou en soupe, ce légume d'hiver mérite une attention particulière. Toutefois, les consommateurs semblent s'en détourner, ce qui soulève des préoccupations pour les producteurs.
Dans un Intermarché du XXe arrondissement à Paris, Malika remarque le prix du chou-fleur : « 1,59 euro la pièce. C’est vrai que ce n’est pas cher. Mais mes enfants, je ne suis pas sûre qu’ils le mangent. » Elle souligne aussi son amour pour la béchamel qui accompagne le gratin. Finalement, elle se laisse convaincre par la promotion affichée, bien que moins visible que les décorations de Noël.
Les supermarchés, tels qu'Auchan, Carrefour, et Intermarché, lancent une opération spéciale pour soutenir le chou-fleur. Ce légume fait face à une crise de surproduction, ce qui incite les enseignes à mobiliser les consommateurs pour acheter davantage.
Marc Kérangueven, président de Prince de Bretagne-Cerafel, alerte sur la situation : « Les températures anormalement douces font que la production s’accélère. » Actuellement, les récoltes prévues pour janvier sont déjà en magasin. Cette situation est similaire au Royaume-Uni, tandis que l'Allemagne fait face à la concurrence espagnole et italienne.
Ce soutien aux producteurs a été discuté lors du Salon de l’agriculture, où les acteurs de la grande distribution se sont engagés à agir ensemble. Cependant, les alertes de France Agrimer, comme celle du 18 novembre, passent souvent inaperçues aux yeux des consommateurs.
Bertrand Swiderski, directeur RSE du groupe Carrefour, explique : « Nous avons décidé d’activer ce dispositif parce qu’un nouveau redoux est annoncé. » Les distributeurs mettent en avant le produit, offrant ainsi plus de visibilité. Les choux-fleurs sont placés en tête de gondole, et Carrefour a commandé trois fois plus de choux-fleurs pour le week-end.
Cette opération à prix bas, inférieure à 2 euros, devrait se prolonger. Les distributeurs acceptent de réduire leur marge pour soutenir les producteurs. Cependant, ils rappellent que ce prix ne couvre que 50 % du coût de production.
Marc Kérangueven insiste sur l'importance de vendre le chou-fleur à un prix juste : « En dessous de 2 euros, on perd de l’argent. » Il souligne que le véritable prix pour un producteur est de 4 euros. La crise actuelle affecte non seulement le chou-fleur, mais aussi d'autres légumes comme le potimarron et l’échalote.
Il rappelle que le chou-fleur est riche en vitamine C et espère qu'il sera présent sur toutes les tables lors des fêtes. De plus, il mentionne que ce légume peut même remplacer la farine dans un gâteau au chocolat, offrant ainsi des alternatives intéressantes.
En somme, le chou-fleur mérite d'être redécouvert par les consommateurs. Les efforts des distributeurs et des producteurs visent à relancer son attrait. En choisissant d'acheter ce légume, nous soutenons non seulement notre santé, mais aussi les familles de producteurs en difficulté. Il est temps de redonner sa place au chou-fleur dans nos cuisines.