
Les partisans de Tommy Robinson se rapprochent de la foi chrétienne, créant un véritable dilemme pour l'Église. Le pasteur Arun Arora de l'Église d'Angleterre tente de trouver un équilibre entre l'accueil des personnes des deux côtés du débat sur l'immigration. Ce phénomène soulève des questions fondamentales sur les valeurs chrétiennes et l'inclusion.
Gareth Talbot, un homme de 36 ans, a commencé à fréquenter l'église après avoir participé à un rassemblement de Robinson. Il déclare : "Je n'avais jamais pensé que je devrais choisir, mais maintenant je sens que le christianisme pourrait être remplacé." Pour lui, l'église est sous menace, principalement à cause de l'islam, bien qu'il précise que ses inquiétudes concernent les éléments extrêmes de cette religion.
Il évoque également des préoccupations concernant la transformation des marchés de Noël à Londres en "marchés festifs". Gareth désire s'engager davantage dans sa communauté chrétienne, affirmant que le christianisme a toujours été un pilier des valeurs et des libertés britanniques.
Le rassemblement "Unite the Kingdom" a vu la participation de milliers de manifestants, dont beaucoup arboraient des symboles chrétiens. Cela a mis l'Église d'Angleterre face à des questions difficiles : comment répondre aux représentations erronées des valeurs chrétiennes tout en accueillant de nouveaux fidèles potentiels ?
Le révérend Derek Jones, vicaire de l'église de Little Horton, souligne qu'il est essentiel de comprendre les valeurs que Gareth associe à la foi chrétienne. Cependant, il s'interroge sur la compréhension du message évangélique par certains mouvements, craignant que cela ne soit plus une question de foi, mais d'identité.
Des évêques de l'Église d'Angleterre et d'autres confessions chrétiennes ont condamné l'utilisation du symbole de la croix lors des manifestations de Robinson, la considérant comme un moyen de division. Ils ont rappelé que la croix représente le sacrifice et l'amour du prochain.
Rowan Williams, ancien archevêque de Cantorbéry, a également souligné que les migrants doivent être vus comme des personnes vulnérables. Cependant, certains évêques, comme Ceirion Dewar, défendent le droit de s'exprimer et affirment que la Grande-Bretagne est fondée sur des principes chrétiens.
Les tensions autour des mouvements nationalistes chrétiens soulèvent des débats sur la tolérance et l'inclusion. Dans certaines communautés, des membres d'églises locales soutiennent les demandeurs d'asile, tandis que d'autres manifestent leur opposition. Amir, un migrant, témoigne de l'importance du soutien des chrétiens dans sa nouvelle vie au Royaume-Uni.
Le pasteur Arun Arora tente de créer un espace de dialogue entre les différentes parties. Il croit en la nécessité d'aborder les injustices et de trouver un terrain d'entente, même lorsque les opinions divergent fortement. Sa démarche vise à construire une communauté unie malgré les défis actuels.
Le phénomène des supporters de Tommy Robinson se tournant vers le christianisme met l'Église d'Angleterre face à un choix difficile. Comment accueillir les nouveaux venus tout en restant fidèle à ses valeurs fondamentales ? Le chemin à parcourir est semé d'embûches, mais il est essentiel de promouvoir la compréhension et la tolérance au sein de la société.