
Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme, ne souhaite pas devenir « un cul-de-sac ». Cette déclaration d’Olivier Bianchi, maire de la ville, souligne une préoccupation croissante. À l'approche de la visite de Jean Castex, président de la SNCF, le 17 décembre, plusieurs associations d’usagers du rail se sont réunies pour aborder divers enjeux, notamment la fameuse « ligne maudite » Clermont-Paris.
Depuis deux décennies, Clermont-Ferrand a perdu cinq dessertes ferroviaires, rappelle Marc Gouttebroze, président du collectif Aurail. Les lignes vers Volvic en 2007, Montluçon-Eygurande-Merlines en 2008, ainsi que celles vers Laqueuille et Le Mont-Dore en 2014 et 2015, ont été supprimées. Enfin, la ligne Thiers-Boën a fermé en 2016, isolant davantage la ville de Lyon.
Christian Roy, président d’Agir pour la ligne Clermont Le Mont-Dore Ussel Tulle, souligne que 3 500 salariés se déplacent quotidiennement vers la métropole. De plus, le parc naturel des Volcans attire 1,5 million de visiteurs chaque année. « Tous n’ont d’autres choix que de venir en voiture ou en bus », déplore-t-il.
À l'est de Clermont-Ferrand, l'absence de train a des conséquences néfastes. Karine Legrand, coprésidente de l’association LeTrain 634269, observe que cela empêche les entreprises de recruter. Elle milite pour la réouverture de l'axe Thiers-Boën et d'une ligne directe entre Lyon et Clermont-Ferrand par Saint-Étienne.
Frédéric Aguilera, vice-président de la région chargé des transports, a déjà indiqué que la réouverture des petites lignes n'était pas une priorité. Il a souligné que « un TER qui roule au diesel avec moins de 30 passagers est une aberration écologique face au bus », ce qui soulève des questions sur l'avenir des transports en commun.
Julien Vannier, président de l’association des usagers des trains d’Auvergne, s'inquiète pour la pérennité de plusieurs lignes, dont Clermont-Ferrand-Aurillac. Selon lui, le manque d'entretien des voies et la fermeture des lignes rendent le train moins attrayant, alors que la demande de transport est bien présente.
Les associations, soutenues par Olivier Bianchi et plusieurs collectivités locales, espèrent faire entendre leurs voix. Elles attendent de pouvoir exposer leurs revendications à Jean Castex lors de sa visite le 17 décembre.
La situation ferroviaire à Clermont-Ferrand soulève de nombreuses inquiétudes. Les pertes de dessertes et l'absence de trains affectent non seulement les usagers, mais aussi l'économie locale. Les associations espèrent que leur mobilisation portera ses fruits et que des solutions seront trouvées pour améliorer le réseau ferroviaire de la région.