Kemi Badenoch, leader conservateur, a proposé de difficulté l'accès à la citoyenneté britannique. Selon elle, les immigrants devraient attendre 15 ans au lieu de six avant de pouvoir faire une demande. Cette annonce marque l'une de ses premières décisions politiques depuis sa prise de fonction.
Elle a également souligné que le statut de résident permanent ne devrait pas être accordé aux personnes ayant des antécédents criminels ou ayant bénéficié d'aides sociales. Badenoch a affirmé que la citoyenneté était un privilège et non un droit, réservée à ceux ayant un lien significatif avec le Royaume-Uni.
La ministre travailliste Angela Eagle a réagi en déclarant que "14 ans d'échecs honteux des conservateurs" avaient discrédité leurs affirmations. Elle a remis en question la crédibilité de ces propositions, soulignant le contexte politique actuel.
Actuellement, obtenir le statut de résident permanent permet aux individus de vivre, travailler et étudier au Royaume-Uni. En général, il est possible de faire une demande après cinq ans de travail, avec des exceptions pour certains visas.
Les conservateurs souhaitent prolonger la période d'attente pour le statut de résident permanent à 10 ans, suivie d'une attente supplémentaire de cinq ans avant de demander la citoyenneté. Ces changements devraient être intégrés au projet de loi sur la sûreté des frontières, l'asile et l'immigration, qui sera débattu au Parlement prochainement.
Badenoch a exprimé que les règles actuelles avaient créé un « tapis roulant » vers la citoyenneté pour les nouveaux arrivants. Elle a soutenu que trop de personnes obtenaient la citoyenneté trop rapidement, ce qui exerçait une pression sur les services publics.
Elle a insisté sur la nécessité de s'assurer que les immigrants aient un véritable lien avec le Royaume-Uni, sans antécédents criminels et qu'ils soient des contributeurs nets à l'économie. Badenoch a déclaré croire que cette politique réduirait les chiffres, sans préciser de combien.
L'année dernière, elle a reconnu que son parti avait eu tort sur la question de l'immigration, alors que la migration nette atteignait un niveau record de 906 000 personnes. Elle a évoqué la nécessité d'un plafond strict sur l'immigration, sans en définir le montant exact.
Interrogée sur la popularité croissante de Nigel Farage et de son parti Reform UK, Badenoch a affirmé que son parti devait reconstruire la confiance avec le public. Elle a reconnu que c'était naturel pour les citoyens de se tourner vers un "parti de protestation".
Ces déclarations soulignent la volonté de Badenoch de redéfinir la politique d'immigration du Royaume-Uni. Son approche pourrait avoir des implications importantes sur la manière dont le pays gère les demandes de citoyenneté à l'avenir.
Les propositions de Kemi Badenoch pour durcir l'accès à la citoyenneté britannique soulèvent des questions cruciales sur l'immigration et l'intégration. En plaçant des conditions strictes, elle espère renforcer les liens entre les immigrants et le pays. La réaction des autres partis et du public sera déterminante pour l'avenir de cette politique.