Le responsable de la climatologie de l'Agence État de Météorologie (Aemet) en la Communauté Valencienne, José Ángel Núñez, a défendu devant le juge de Catarroja que les avertissements émis le 29 octobre étaient suffisants pour que la Generalitat prenne des décisions. Il a présenté une chronologie des événements survenus ce jour-là et les jours précédents.
Núñez a expliqué que les avertissements concernant la formation de la dana avaient commencé une semaine avant, le lundi 21. À partir du dimanche 27, les réseaux sociaux annonçaient déjà que les "pluies intenses" seraient concentrées mardi et mercredi. Ils ont même utilisé le terme "gota fría" pour que la population puisse mieux comprendre la situation.
Lors d'une conversation avec TVE le dimanche soir, il a mis en garde contre le risque d'inondations, information qui a été relayée dans le journal télévisé nocturne. Il a admis que malgré le fait que le risque ne soit pas évalué "avec des quantités exactes", la situation était déjà "de risque" tout au long du lundi.
Ce n'est que tôt le mardi que l'avertissement rouge a été activé, prévoyant que "le seuil de 180 litres" serait dépassé. Il a été précisé que "l'accumulation pourrait se produire en deux ou trois heures", transformant l'avertissement en "risque extrême". Un point crucial évoqué par Núñez a été l'intervention du président de la Generalitat, Carlos Mazón, autour de midi.
Il a qualifié cette intervention de "moment incompréhensible du jour" car elle était "tranquillisant" alors que des données alarmantes, comme des autoroutes paralysées et des évacuations, avaient été communiquées. "Il y avait des indices plus que suffisants que la situation était très grave", a-t-il insisté.
Núñez a rappelé qu'il avait intervenu sur la télévision et la radio autonomique peu après pour avertir que l'avertissement rouge était "en constante mise à jour" et qu'il y avait un risque d'arrastre de voitures. À 12h27, le porte-parole national de l'AEMET a tweeté que des inondations étaient déjà en cours et que la situation était très grave.
Il a également mentionné qu'il y avait une "communication constante entre les Urgences et Aemet", avec "24 appels ou tentatives d'appels". On a averti que le pire allait se produire à partir de 15 heures, mais la situation était déjà critique.
L'Aemet a été pointée du doigt, aux côtés de la CHJ, par la Generalitat pour ne pas avoir fourni suffisamment d'informations réelles sur la situation. "Ils ont échoué dans leurs prévisions. Ils ont parlé de ce qui allait arriver entre trois et six heures de l'après-midi, en évoquant 180 litres alors qu'il en est tombé 900", a rappelé à plusieurs reprises la vice-présidente Susana Camarero.
Avant de comparaître devant le tribunal, Núñez a réaffirmé que les avis étaient "suffisants". Il a précisé que la "gestion du risque" se fait toujours en fonction d'un seuil ou d'une probabilité d'occurrence. "Penser qu'on peut gérer le risque avec des quantités exactes est une fantaisie", a-t-il conclu.
En résumé, la gestion de la dana par l'Aemet a soulevé de nombreuses questions sur la communication et l'évaluation des risques. Les avertissements émis, bien que jugés suffisants par certains, ont été critiqués pour leur timing et leur contenu. Les événements tragiques qui ont suivi soulèvent des enjeux importants pour la préparation et la réponse aux catastrophes naturelles à l'avenir.