En Corée du Sud, où le taux de natalité est le plus bas au monde, les cliniques de fertilité connaissent un essor incroyable. Les femmes, comme Kim Mi-ae, témoignent des longues attentes dans ces établissements, révélant une demande croissante pour les traitements de fertilité. Cet article explore les raisons derrière ce phénomène et les défis auxquels les couples font face.
Depuis 2018, le nombre de traitements de fertilité en Corée du Sud a augmenté de près de 50%, atteignant 200 000 en 2022. À Séoul, un bébé sur six est né grâce à ces traitements. Cette tendance reflète un changement d'attitude vers la planification familiale, où les jeunes générations souhaitent prendre le contrôle de leur vie.
Sarah Harper, professeur à l'Université d'Oxford, souligne que les femmes coréennes aujourd'hui veulent planifier leur vie. Alors que les générations précédentes acceptaient des grossesses imprévues, les femmes modernes s'engagent activement dans le processus de conception.
Après des années de déclin, la naissance en Corée du Sud a légèrement augmenté en 2024, atteignant 0,75 enfants par femme. Ce changement, bien qu'insignifiant, est perçu comme un signal positif. Seul un expert, Seulki Choi, évoque la nécessité de surveiller les attitudes des jeunes envers le mariage et la parentalité.
Malgré cette légère hausse, le taux de natalité reste bien en dessous de la moyenne mondiale de 2,2. Les experts avertissent que la population de 50 millions d'habitants pourrait diminuer de moitié dans les 60 prochaines années si cette tendance persiste.
Pour beaucoup, la difficulté à concevoir est un obstacle majeur. Les normes patriarcales et les longues heures de travail ajoutent une pression sociale et financière considérable. Plus de la moitié des Sud-Coréens souhaitent des enfants, mais beaucoup estiment ne pas pouvoir se le permettre.
Les femmes, comme Park Soo-in, constatent que les priorités évoluent après le mariage. Elle a décidé d'explorer les traitements de fertilité après avoir rencontré des difficultés à concevoir. Cela reflète une tendance plus large où les femmes sont prêtes à investir dans leur rêve de maternité malgré les obstacles.
Le coût des traitements de fertilité peut être un fardeau. Kim Mi-ae a dépensé plus de 2 millions de wons pour son traitement, même après avoir bénéficié de subventions gouvernementales. Les frais supplémentaires, tels que les tests et les suppléments, peuvent rapidement s'accumuler, rendant le processus encore plus difficile financièrement.
Les pressions au travail compliquent également les choses. Bien que les entreprises offrent des jours de congé pour les traitements, les femmes trouvent souvent difficile de les utiliser. La combinaison de la vie professionnelle et des traitements de fertilité peut créer un stress supplémentaire, comme l'a vécu Jang Sae-ryeon.
La situation en Corée du Sud est complexe, marquée par des défis financiers et sociaux qui influencent la décision d'avoir des enfants. Bien que des signes d'optimisme émergent, la route vers une augmentation durable du taux de natalité reste semée d'embûches. Les couples continuent de naviguer dans un paysage difficile, cherchant à réaliser leur rêve de fonder une famille.