Les réseaux criminels chinois et les cartels mexicains utilisent les ports canadiens pour échanger des vésicules de poisson très lucratifs contre des produits chimiques précurseurs nécessaires à la production de fentanyl. Un rapport de l'Agence des services frontaliers du Canada (ASFC) révèle l'ampleur de ce commerce illégal.
Le totoaba est une espèce de poisson menacée qui vit dans les eaux au large de la côte ouest du Mexique. Sa vente atteint des sommets, ce qui lui a valu le surnom de "cocaïne de la mer". Les réseaux criminels transportent ce poisson vers la Chine, tandis que les précurseurs chimiques transitent par le Canada.
Selon le rapport de l'ASFC, le Canada est utilisé comme un point de transit pour ces produits illégaux. Bien que les quantités de poissons et de précurseurs échangés ne soient pas spécifiées, le document souligne la collaboration entre les réseaux criminels chinois et mexicains dans ce commerce.
Un nouveau réseau criminel, connu sous le nom de "Cartel du Dragon", a été formé pour le trafic de totoaba. Les ports de l'ouest, notamment celui de Vancouver, sont des cibles privilégiées pour ces activités. Les autorités canadiennes font face à un défi majeur pour lutter contre ce trafic en raison du volume de marchandises qui transitent par ces ports.
Le journaliste mexicain Luis Horacio Nájera souligne que le port de Vancouver est particulièrement vulnérable. Il sert de point stratégique pour les échanges illégaux, reliant les ports de la côte ouest aux marchés asiatiques et européens.
Les vésicules de totoaba se vendent sur le marché noir chinois pour des prix atteignant jusqu'à 80 000 dollars par kilogramme. Ce commerce lucratif a des conséquences désastreuses sur les populations de marsouins, qui sont souvent tués dans le cadre de cette chasse illégale.
Les autorités canadiennes doivent faire face à une lutte complexe contre ce trafic. Identifier les vésicules de totoaba parmi d'autres produits légaux représente un véritable défi, car les méthodes de contrebande deviennent de plus en plus sophistiquées.
La révélation de ce trafic coïncide avec une attention politique accrue sur la production de fentanyl au Canada. Le président américain a évoqué ce problème pour justifier des tarifs douaniers, tandis que le Canada a nommé un czar du fentanyl pour lutter contre cette crise.
Les chiffres montrent que bien que les saisies de fentanyl à la frontière canadienne soient relativement faibles par rapport à celles avec le Mexique, le problème demeure critique. Plus de 49 000 Canadiens ont perdu la vie à cause de surdoses depuis 2016, soulignant l'urgence d'agir.
Le commerce illégal de totoaba et la production de fentanyl représentent un défi majeur pour le Canada. Les réseaux criminels exploitent les ports canadiens pour échanger des biens illégaux, mettant en péril des espèces menacées et exacerbant la crise des opioïdes. Les autorités doivent intensifier leurs efforts pour contrer ces activités criminelles.