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Eaux-de-vie de Cognac : Vignes arrachées, mais rendement conservé et charges abaissées

Publié le : 18 février 2025

Introduction

Dans le vignoble charentais, un plan d’arrachage « volontaire » a été mis en place pour répondre à l’érosion des ventes de cognac. Validé par l’Institut national de l’origine et de qualité (INAO), ce dispositif permettra aux viticulteurs de Charente et Charente-Maritime d’adapter leur production en arrachant certaines vignes.

Le dispositif d’adaptation

Ce plan, approuvé le 6 février, permet aux 4 400 viticulteurs concernés d’arracher une partie de leurs vignes à leurs frais. En échange, ils pourront augmenter leurs rendements sur les parcelles restantes. Anthony Brun, président de l’Union générale des viticulteurs pour l’AOC Cognac, souligne l’importance de ce mécanisme pour la survie des exploitations.

Brun espère que ce plan d’arrachage « aidera 100 % des exploitations qui en auront besoin ». Cela signifie que tous les viticulteurs peuvent tirer parti de ce dispositif pour réduire leurs charges variables et leurs coûts de production.

Un plan temporaire

Le plan d’arrachage est considéré comme « temporaire ». Les viticulteurs conserveront leurs droits à replanter les vignes arrachées durant 5 ans. Des discussions sont en cours avec l’Union européenne pour prolonger ce droit à 11 ans, selon Anthony Brun.

Cette mesure vise à stabiliser la situation des viticulteurs face à un marché en mutation et à des défis économiques croissants.

Augmentation des rendements

Le vignoble charentais a connu une croissance significative ces dernières années, atteignant près de 90 000 hectares. Les viticulteurs qui choisissent d’arracher des ceps pourront produire jusqu’à 12 hectolitres d’alcool pur à l’hectare. Cela représente une augmentation par rapport à la limite légale de 8,64 hectolitres pour la saison 2024-2025.

Cette différence permettrait d’arracher jusqu’à 5 ou 6 hectares tout en maintenant un rendement similaire, bien que le calcul varie selon chaque exploitation.

Outils d’aide à la décision

Pour anticiper les conséquences de leurs choix, les viticulteurs disposeront d’outils de prévision et d’aide à la décision. Anthony Brun assure que ce dispositif d’adaptation vise à neutraliser les volumes charentais qui n’ont plus de débouchés commerciaux. Cela devrait éviter de perturber d'autres filières vitivinicoles françaises.

Florent Morillon, président du BNIC, souligne l’importance de mettre en œuvre ce mécanisme rapidement pour répondre à la pression géopolitique qui pèse sur le secteur.

Conclusion

En somme, le plan d’arrachage « volontaire » dans le vignoble charentais représente une réponse stratégique face aux défis actuels. Les viticulteurs peuvent ainsi adapter leur production tout en préservant leur avenir économique. Ce dispositif, bien que temporaire, pourrait avoir des effets durables sur la durabilité de l’industrie du cognac.

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