Le Conseil d'État a validé la dissolution du collectif "Palestine vaincra" ce jeudi. Cette décision fait suite à un décret pris en mars 2022, indiquant que l’organisation était sous surveillance. La haute juridiction a jugé ce décret légal, en raison des commentaires jugés agressifs sur les réseaux sociaux.
Selon le communiqué, le collectif pro-palestinien a été reconnu responsable de commentaires haineux envers les citoyens israéliens de confession juive. Le Conseil a souligné que l'absence de modération suffisante de ces propos était un facteur déterminant dans cette décision.
Fondé en 2019 à Toulouse, "Palestine vaincra" se présente comme une organisation soutenant la lutte du peuple palestinien. Sur son site, elle déclare vouloir libérer toute la Palestine, un slogan qui suscite de vives controverses.
Le collectif affirme également soutenir la résistance comme moyen légitime pour le peuple palestinien de reconquérir ses droits. Il exprime son soutien à diverses formes de résistance, y compris armée, en insistant sur la nécessité d'une libération nationale et sociale.
Le collectif a qualifié l'attaque du Hamas le 7 octobre de "démonstration de force". Il a décrit cette attaque comme ayant provoqué une vague de fierté et de solidarité parmi le peuple palestinien. Cette déclaration a été perçue comme une justification de la violence.
Dans un communiqué, l’association a souligné que ces événements renforcent le rejet de la colonisation et de l’occupation. Cette position a attiré l'attention des autorités, qui surveillaient déjà le collectif pour des accusations similaires.
Le gouvernement avait précédemment décidé de dissoudre "Palestine vaincra" pour incitation à la haine et à la violence. Il a été accusé de cultiver un sentiment d’oppression parmi les musulmans, en diffusant l’idée d’une islamophobie internationale.
Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, a affirmé que la décision de dissolution était justifiée. Il a souligné que le Conseil d’État a confirmé le bien-fondé de cette décision, malgré les critiques du collectif sur l'absence de modération.
Tom Martin, porte-parole de l’organisation, a réagi en qualifiant la dissolution de disproportionnée. Il a affirmé que l’intention de Gérald Darmanin était motivée par des raisons politiques, plutôt que par la modération des commentaires.
Martin a dénoncé un contexte de criminalisation du soutien à la Palestine, soulignant que les actions du gouvernement visent à étouffer les voix dissidentes. Ce débat met en lumière les tensions entourant le soutien à la cause palestinienne en France.
La dissolution du collectif "Palestine vaincra" par le Conseil d'État soulève des questions importantes sur la liberté d'expression et le soutien à la cause palestinienne. Les réactions au verdict montrent que le sujet reste sensible et polarisant. Les implications de cette décision continueront de faire l'objet de débats dans la société française.