Le rapport de l'Unité Centrale Opérationnelle (UCO) de la Garde Civile a mis en lumière des accusations de corruption impliquant des membres du PSOE. Ces allégations portent sur des paiements illégaux liés à des attributions de contrats publics. Ce contexte a ravivé le débat sur le système de passation de marchés publics en Espagne.
Au-delà des pratiques corrompues, une des faiblesses majeures réside dans le procédé lui-même. Plus de 40% des appels d'offres publics ne reçoivent qu'une seule offre, ce qui témoigne d'un manque de concurrence. Cela empêche les administrations publiques de réaliser des économies significatives.
Une analyse de l'Office Indépendant de Régulation et de Supervision de la Contratation (OIReScon) révèle que, dans le premier trimestre de 2025, les attributions ont totalisé 16,4 milliards d'euros pour 51 461 contrats. Parmi ceux-ci, 40,62% n'avaient qu'un seul soumissionnaire. Ces chiffres ne tiennent pas compte des contrats attribués sans publicité, qui pourraient augmenter considérablement ces statistiques.
Les statistiques montrent que le pourcentage de concours avec un seul soumissionnaire est plus élevé au niveau autonome (45,23%) qu'au niveau étatique (42,06%) ou local (37,13%). De plus, le nombre moyen de soumissionnaires par contrat a chuté à 2,89, contre plus de 4 en 2021. Cela indique une tendance préoccupante dans la participation des entreprises aux appels d'offres.
En 2018, avant la pandémie, seulement 34% des contrats étatiques étaient attribués à une seule entreprise. Ce chiffre a maintenant atteint 40%. La Commission Nationale des Marchés et de la Concurrence (CNMC) a déjà averti que l'Espagne devenait l'un des pays européens avec le moins de participation des entreprises aux licitations publiques.
La CNMC souligne que les pratiques anticompetitives ont un impact potentiellement élevé sur les finances publiques. En Espagne, les dépenses en contrats publics représentent 11,5% du PIB. Le rapport indique également une augmentation des actions judiciaires initiées par le secteur privé, tandis que celles des administrations restent rares.
La Commission Européenne a également exprimé ses préoccupations, accusant l'Espagne de ne pas respecter les directives communautaires en matière de passation de marchés. Les autorités surveillent particulièrement que les appels d'offres avec un seul soumissionnaire ne dépassent pas 20% du total, un chiffre que l'Espagne double largement.
La patronale Conpymes, liée à l'épouse du président du gouvernement, a réagi en appelant à une réforme de la loi sur la passation de marchés publics. Elle propose également la création d'un registre d'entreprises inhabilitées pour éviter des cas similaires à ceux rapportés par l'UCO. Le président, José María Torres, dénonce un système qui favorise les fraudeurs au détriment des entreprises honnêtes.
Acciona, principale bénéficiaire des contrats mentionnés dans le rapport, a annoncé le licenciement de son responsable de la construction en Espagne. L'entreprise a déclaré ne pas être au courant des faits rapportés et a lancé une enquête interne. Cela montre une volonté de répondre aux préoccupations soulevées par les allégations de corruption.
Les accusations de corruption et les faiblesses du système de contrat public en Espagne soulèvent des questions cruciales sur la transparence et la concurrence. La nécessité d'une réforme s'impose pour garantir un système plus équitable et efficace. Les autorités doivent agir rapidement pour restaurer la confiance des citoyens et des entreprises dans le processus de passation de marchés publics.