Un rapport gouvernemental interne a récemment mis en garde sur la sécurité de la frontière entre le Canada et les États-Unis. Ce document, daté de février 2024, souligne que la rétorique négative à propos de cette frontière pourrait nuire au commerce et aux voyages. Les implications de ces déclarations sont préoccupantes pour l'image du Canada.
Élaboré par un diplomate de l'ambassade canadienne à Washington, le rapport indique que le silence face aux affirmations américaines sur une "crise à la frontière nord" pourrait affecter l'image du Canada. Les menaces de l'administration Trump concernant des tarifs douaniers ont également exacerbé ces tensions, incitant le Canada à réagir.
En réponse, le Canada a annoncé un plan de 1,3 milliard de dollars pour renforcer la sécurité à la frontière. Ce plan inclut le déploiement de nouveaux drones et hélicoptères, avec une augmentation récente de 200 millions de dollars pour cibler le crime organisé.
Le rapport met en lumière la rhetorique des législateurs américains, notamment après les élections de mi-mandat de 2022. Des membres du Congrès, principalement républicains, ont évoqué la frontière nord près de 1 000 fois, souvent de manière négative. Cela a conduit à la formation du Northern Border Security Caucus, qui a tenu une audition sur les problèmes à la frontière.
Malgré ces préoccupations, le rapport affirme que la réalité est différente. La coopération entre les États-Unis et le Canada reste solide, et la situation à la frontière est généralement bien gérée. La montée de la rétorique ne reflète pas la coopération existante.
Bien que le rapport reconnaisse une augmentation des interceptions à la frontière nord, il précise que ces cas représentent une petite fraction des entrées irrégulières. En outre, beaucoup de ces augmentations sont dues à la reprise après la pandémie de COVID-19.
Concernant le fentanyl, le rapport souligne que moins de 1 % de la drogue interceptée aux États-Unis provient du Canada. En fait, une partie du fentanyl entre également au Canada depuis les États-Unis, ce qui remet en question l'idée d'une crise à la frontière.
Le rapport avertit que les préoccupations américaines pourraient avoir des conséquences négatives. Les sénateurs démocrates du New Hampshire ont exprimé le besoin d'agir face à l'augmentation des traversées irrégulières. Bien que la construction d'un mur à la frontière nord semble peu probable, une intensification de la rhétorique pourrait freiner les politiques favorisant la circulation transfrontalière.
Une telle situation pourrait même conduire à un renforcement des contrôles à la frontière, semblable à ce qui s'est produit après les événements du 11 septembre. Le rapport appelle donc le Canada à défendre l'idée que sa frontière avec les États-Unis est parmi les plus sûres et mieux gérées au monde.
En conclusion, le rapport interne souligne l'importance d'une communication claire sur la sécurité de la frontière canado-américaine. Les responsables canadiens doivent s'efforcer de renforcer la confiance des entreprises et des voyageurs en mettant en avant la coopération entre les deux pays. Cela est essentiel pour maintenir des relations solides et éviter des tensions inutiles à l'avenir.