BUENODIA

La communauté autochtone fuyant son île en train de sombrer

Publié le : 8 février 2025

Introduction

Les communautés indigènes font face à des défis sans précédent en raison du changement climatique. L'île de Gardi Sugdub, habitée par le peuple Guna, est la première à être relocalisée à cause de la montée des niveaux marins. Ce récit met en lumière les luttes et les espoirs de ceux qui ont dû abandonner leur terre natale.

La réalité de la relocalisation

Delfino Davies, un habitant de Gardi Sugdub, exprime sa tristesse face à la situation. "Avant, il y avait des enfants qui criaient, de la musique partout", se souvient-il. Maintenant, le silence règne, et la communauté est confrontée à un risque imminent de disparition. Les scientifiques prédisent que l'île pourrait devenir inhabitable d'ici 2050.

En juin dernier, la plupart des résidents ont quitté leurs maisons en bois pour des logements préfabriqués sur le continent. Bien que certains considèrent cette relocalisation comme un modèle, elle a aussi créé des tensions au sein de la communauté. "Ma famille et mes amis sont partis", déplore Delfino. Les enfants restés sur l'île pleurent souvent leurs amis disparus.

Un nouveau départ à Isberyala

La nouvelle communauté, Isberyala, se trouve à seulement 15 minutes en bateau de Gardi Sugdub. Les maisons identiques et les routes asphaltées contrastent avec l'ancien cadre de vie. Magdalena Martínez, une résidente, décrit son nouveau chez-soi avec enthousiasme. "Je veux planter des fruits et des légumes", dit-elle, se réjouissant de l'espace dont elle dispose maintenant.

Cependant, quitter l'île a été un processus douloureux. "On a l'impression de laisser des morceaux de notre vie derrière nous", confie-t-elle. Les souvenirs des amis et des rues familières pèsent lourd dans le cœur des habitants.

Les défis de la nouvelle vie

Bien que les conditions à Isberyala soient meilleures en termes d'électricité et d'accès à l'eau, des défis subsistent. Les résidents doivent encore faire face à des coupures d'eau fréquentes. Yanisela Vallarino, une autre habitante, raconte une expérience difficile lorsqu'elle a dû retourner sur l'île pour voir un médecin.

Les autorités panaméennes ont reconnu que la construction d'un hôpital à Isberyala avait été retardée par un manque de financement. Cependant, elles espèrent relancer ce projet crucial pour la communauté.

Préservation de la culture Guna

Malgré les changements, les Guna s'efforcent de préserver leur culture. Dans la nouvelle école, les élèves apprennent la musique et les danses traditionnelles. Cette éducation est essentielle pour maintenir vivantes les traditions de leur peuple.

Tito López, le leader de la communauté, affirme que tant que les hamacs resteront au cœur de leur culture, l'esprit des Guna continuera de vivre. Les rituels de passage et les traditions demeurent un élément fondamental de leur identité.

Conclusion

La relocalisation de la communauté Guna est un exemple poignant des défis posés par le changement climatique. Bien que la transition vers Isberyala offre de nouvelles opportunités, la perte de leur terre natale laisse des cicatrices profondes. Les histoires de ces habitants rappellent l'importance de la résilience et de la communauté face à l'adversité.

communauté - La communauté autochtone fuyant son île en train de sombrer