La vie parmi les communautés tribales les plus isolées a profondément transformé le cinéaste et militant des droits des autochtones Bruce Parry. Dans son parcours, il a exploré des cultures uniques et a remis en question ses propres perceptions. Son retour à l'écran avec la série Tribe marque un moment important après une longue absence.
Bruce Parry a commencé son aventure en tant qu'explorateur, motivé par l'ego et le désir de montrer sa bravoure. Au fil des ans, il a partagé des expériences intenses, comme prendre de l'ayahuasca et participer à des rituels fascinants. À présent, il revient avec une perspective enrichie, ayant accumulé des connaissances qui rendent sa démarche plus complexe.
Dans la première saison de Tribe, il était dans la trentaine, et aujourd'hui, à 56 ans, il admet avoir évolué. "Je ne suis plus le même homme", dit-il, soulignant la difficulté de rester le personnage naïf qu'il était autrefois.
Parry s'immerge dans les traditions des communautés qu'il visite, mais cela peut parfois être difficile. Par exemple, au sein de la communauté Mucubal en Angola, il est contraint de sacrifier une chèvre selon les coutumes locales. "C'est la chose la plus atroce à laquelle j'ai participé", admet-il, conscient que cela peut choquer le public.
Malgré son malaise, il aborde la situation avec une vision globale. "Ces gens ne posent pas de problème sur cette planète", dit-il, soulignant que notre consommation de viande a un impact bien plus important sur l'environnement.
Dans sa nouvelle série en trois parties, Parry vit parmi trois communautés éloignées. Il considère ses visites comme un échange plutôt qu'une simple observation. Son équipe s'efforce de donner en retour, échangeant des cadeaux avec les populations rencontrées.
Il a offert divers équipements, comme des bateaux et des machines à moudre le sorgho. En retour, il reçoit des biens culturellement significatifs, illustrant l'importance de ces interactions.
Chaque épisode met en lumière les défis auxquels ces communautés font face. La région de l'Angola que Parry explore a été inaccessible pendant des décennies à cause des mines terrestres. De plus, les Mucubal ressentent les effets du changement climatique, leur désert devenant de plus en plus chaud et sec.
Parry souligne que son intention est de présenter une réalité plus nuancée, loin des stéréotypes d'un monde isolé. "Nous avons un impact, mais il est minime comparé aux forces de changement globales", explique-t-il.
En voyageant, Parry découvre des similitudes inattendues dans les pratiques culturelles. Par exemple, les Mucubal modifient leurs dents pour des raisons esthétiques, ce qui reflète des tendances observées à l'échelle mondiale. "Les choses que nous faisons pour la beauté", commente-t-il, incitant à réfléchir sur nos propres normes culturelles.
Il insiste sur l'importance d'apprendre les uns des autres, affirmant que la diversité enrichit notre compréhension. "Essayer de voir le monde à travers les yeux des autres, c'est là que réside la sagesse", conclut-il.
Le parcours de Bruce Parry parmi les communautés tribales est un témoignage de l'importance de l'échange culturel et de la compréhension mutuelle. En revenant avec une nouvelle perspective, il nous rappelle que chaque interaction peut enrichir notre vision du monde. Sa série Tribe nous invite à réfléchir sur notre propre culture et sur les leçons que nous pouvons tirer des autres.