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Les fantômes de l'apartheid hantent l'Afrique du Sud alors que la colère contre les compensations grandit

Publié le : 19 mars 2025

Les fantômes de l'apartheid en Afrique du Sud

Les souvenirs de l'apartheid continuent de hanter l'Afrique du Sud alors que la colère concernant les compensations grandit. Des milliers de personnes ont sacrifié leur vie pour lutter contre ce système raciste. L'histoire de Mzolisi Dyasi, un ancien prisonnier politique, illustre cette lutte et les défis persistants auxquels les victimes font face aujourd'hui.

Le souvenir douloureux de Mzolisi Dyasi

Il se souvient de cette nuit du 10 décembre 1987, lorsqu'il a été réveillé dans sa cellule. Les gardiens l'ont conduit à une morgue où il a dû identifier les corps de sa petite amie enceinte, de son cousin et d'un camarade de lutte. Dans un geste de défi, il a tenté de crier "amandla!" mais les mots sont restés bloqués dans sa gorge, témoignant de sa douleur.

Aujourd'hui, Mzolisi Dyasi, dans la soixantaine, lutte pour reconstruire sa vie. Il a été un membre actif d'uMkhonto we Sizwe, l'aile armée de l'ANC. Malgré la fin de l'apartheid en 1994 et la création d'une commission de vérité et de réconciliation, les compensations promises tardent à se concrétiser.

Les défis des victimes de l'apartheid

En 2003, Mzolisi a reçu une compensation unique de 30 000 rands (environ 3 900 $), mais cela n'a pas suffi pour améliorer sa situation. Il n'a pas pu financer ses études universitaires et souffre de problèmes de santé chroniques. Son pension spécial ne couvre pas ses besoins médicaux.

Le professeur Tshepo Madlingozi, membre de la Commission sud-africaine des droits de l'homme, souligne que les effets de l'apartheid sont dévastateurs. De nombreux jeunes, nés après 1994, continuent d'hériter d'un cycle de pauvreté.

Les fonds de réparation et leur utilisation

Le fonds de réparations, qui dispose d'environ 110 millions de dollars, reste largement inutilisé, laissant planer des doutes sur son utilisation. Le professeur Madlingozi s'interroge : "À quoi sert cet argent ? Est-il encore là ?"

Des avocats, comme Howard Varney, représentent des familles de victimes qui poursuivent le gouvernement pour son inaction face aux crimes politiques. Ils estiment que le gouvernement a trahi ceux qui ont souffert pendant l'apartheid.

Les espoirs déçus de Brian Mphahlele

Brian Mphahlele, un autre ancien prisonnier, a également exprimé son désespoir. Bien qu'il ait reçu la même compensation, il l'a qualifiée d'insulte. Il a lutté pour subvenir à ses besoins et a souvent mangé dans une soupe populaire.

Malheureusement, Brian Mphahlele est décédé, laissant derrière lui des espoirs non réalisés. Son histoire, comme celle de tant d'autres, souligne l'importance de reconnaître les sacrifices des victimes de l'apartheid.

Conclusion : un avenir incertain

Mzolisi Dyasi se souvient de la liberté qu'il a ressentie en sortant de prison en 1990, mais aujourd'hui, il ne ressent pas de fierté. Les sacrifices de ceux qui ont combattu l'apartheid semblent souvent oubliés. Il appelle le gouvernement à agir pour améliorer les conditions de vie des anciens combattants et à soutenir les générations futures.

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