La situation concernant les droits d'auteur et l'intelligence artificielle (IA) reste tendue, sans solution en vue. Le gouvernement britannique souhaite permettre aux développeurs d'IA d'accéder à des contenus protégés pour former leurs systèmes. Cela a suscité des réactions vives de la part des créateurs britanniques.
Le débat sur l'IA et le droit d'auteur oppose le gouvernement à des figures majeures de l'industrie créative. Le sujet revient à la Chambre des Lords, où les tensions sont palpables. Au cœur de cette lutte se trouvent des enjeux humains : emplois et créativité.
Étonnamment, aucune des parties n'a montré de signe de compromis. Au contraire, le soutien pour les opposants au gouvernement semble croître. Un membre du camp des pairs a qualifié cette situation de "territoire inexploré".
Le projet de loi, intitulé Data (Use and Access) Bill, est au centre des discussions. Ce texte prévoyait de conclure son parcours parlementaire cette semaine, mais il est actuellement bloqué entre la Chambre des Lords et la Chambre des Communes. Selon le projet, les développeurs d'IA devraient avoir accès à tout contenu, sauf si les propriétaires choisissent de s'y opposer.
Près de 300 membres de la Chambre des Lords contestent cette approche. Ils estiment que les entreprises d'IA devraient être tenues de révéler les œuvres protégées utilisées pour former leurs outils.
Des figures comme Sir Nick Clegg soutiennent le projet de loi, affirmant que demander l'autorisation des détenteurs de droits nuirait à l'industrie de l'IA au Royaume-Uni. Cependant, des opposants comme la baronne Beeban Kidron mettent en garde contre une "vol" sanctionnée par l'État, menaçant les créateurs d'une industrie de 124 milliards de livres.
Elle demande une modification du projet de loi, incluant un rapport sur l'impact de cette nouvelle législation sur les industries créatives, trois mois après son entrée en vigueur.
Le département de la Science, de l'Innovation et de la Technologie mène une consultation sur ces enjeux. Ils ne considéreront des modifications que s'ils sont convaincus qu'elles fonctionnent pour les créateurs. Si le "ping-pong" législatif persiste, le projet de loi pourrait être mis de côté, bien que cela semble improbable.
Ce projet de loi englobe également d'autres éléments importants, tels que les droits des parents endeuillés d'accéder aux données de leurs enfants décédés. Il comprend également des règles visant à faciliter le partage des données des patients par les trusts du NHS.
Avant l'explosion de l'IA, les développeurs collectaient d'énormes quantités de contenu en ligne, considérant qu'il était déjà dans le domaine public. Ces entreprises, principalement américaines, n'ont pas rémunéré les créateurs pour le contenu utilisé. Les outils d'IA qui en résultent sont maintenant capables de produire du contenu à une vitesse incroyable.
Des artistes de renom, tels que Sir Elton John et Dua Lipa, ont exprimé leur mécontentement. Ils soutiennent que l'utilisation de leur travail sans consentement constitue un vol. Ces outils d'IA menacent leur capacité à gagner leur vie, car ils peuvent générer du contenu similaire rapidement.
Les tensions autour des droits d'auteur et de l'IA soulèvent des questions cruciales pour l'avenir de la créativité. Alors que les développeurs et les créateurs s'affrontent, il est essentiel de trouver un équilibre qui protège les droits des artistes tout en permettant l'innovation technologique. Le chemin à suivre reste incertain.