Le projet de loi sur la décentralisation des compétences migratoires en Catalogne, signé par le PSOE et Junts, sera bientôt débattu au Congrès des Députés. Cependant, ce mercredi, un premier examen a eu lieu dans la rue, où un centaine de policiers et de gardes civils se sont rassemblés pour exprimer leur mécontentement. Ils estiment que cette cession est une véritable humiliation.
La Plateforme pour une Retraite Digne et l'Égalité Salariale des policiers et gardes civils, regroupant 15 syndicats, a organisé cette manifestation pour dénoncer ce qu'ils appellent un grave manquement à la sécurité nationale. En effet, la délégation des compétences migratoires à la Catalogne implique que les Mossos participent également au contrôle des frontières.
Le président du PP, Alberto Núñez Feijóo, ainsi que plusieurs députés de Vox, étaient présents pour soutenir la cause. Leurs manifestants ont lu un manifeste affirmant : "Tandis que nous nous battons pour la sécurité des Espagnols, nous subissons l'humiliation de voir nos droits réduits".
Les policiers et gardes civils ont résumé leur protestation : "Les corps autonomiques nous devancent en droits, salaires et retraite à cause de soutiens politiques". Ils ont insisté sur le fait que céder ces attributions sous pression politique est illégal. Ils jugent que le pays est vendu pour quelques voix.
Les manifestants ont brandi des drapeaux des syndicats présents, et à l'avant de la procession, deux mannequins vêtus d’uniformes de policiers portaient des masques de Pedro Sánchez et de Carles Puigdemont. Une pancarte en forme de cercueil proclamait "D.E.P Police Nationale en Catalogne".
La concentration a également visé le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, l'accusant de ne pas défendre les agents et de favoriser les indépendantistes. Les manifestants ont exigé de lui un soutien ferme à la police d'État, précisant qu'ils sont Police et Garde Civile, et non pas une police autonome.
Ce matin, le ministre a été interpellé plusieurs fois au sein de la Chambre Basse à ce sujet. En plus des policiers, des membres du PP et de Vox ont rejoint la manifestation, affichant leur opposition à la cession des compétences.
Feijóo, après avoir salué les représentants des forces de sécurité, a déclaré que l'accord entre le PSOE et Junts est néfaste pour la Catalogne et pour l'Espagne dans son ensemble. Selon lui, la sécurité nationale repose sur le contrôle des frontières, et affaiblir cette sécurité est préjudiciable pour tous les territoires.
Du côté de Vox, une dizaine de députés est sortie pour soutenir la protestation. Le député Javier Ortega Smith a déclaré que la cession migratoire revient à "vendre la souveraineté nationale pour des voix", tout en critiquant le fait que les forces de sécurité en paient le prix.
La manifestation a clairement mis en avant les préoccupations des policiers et gardes civils face à la délégation des compétences migratoires. Cette situation soulève des questions sur la sécurité nationale et le rôle des forces de sécurité en Espagne. Les tensions entre les différents partis politiques et les forces de l'ordre semblent loin d'être résolues.