La controverse autour du Conseil des ministres télévisé en direct en Colombie continue de susciter des débats. Cette réunion a révélé des tensions entre plusieurs ministres et a mis en lumière la faible exécution des politiques. Au cours des six heures de discussion, Gustavo Petro a pris la parole presque sans interruption, soulevant de nombreuses questions.
Une des polémiques majeures concerne les célébrations des 500 ans de la fondation de Santa Marta, prévue pour mai prochain. Petro a interrogé le ministre de la Culture sur la manière dont cet événement serait célébré, en se demandant s'il s'agissait de se soumettre à la conquête. Il a évoqué l’histoire des peuples indigènes, tels que les Arhuacos et Koguis, qui ont été contraints de fuir.
Il a rappelé son expérience en tant qu’alcalde de Bogotá, où il avait remplacé le portrait de Jiménez de Quesada par celui de Bolívar. Cette action, selon lui, était un insulte à l’histoire de la Colombie, car elle glorifie les conquérants au détriment de la liberté et de la mémoire collective.
Petro a proposé que Santa Marta devienne un point de rencontre culturel entre le Caraïbe et le Méditerranée. Il a souligné que la célébration ne devrait pas être axée sur la conquête et la violence, mais plutôt sur le dialogue entre les civilisations. Selon lui, cela nécessite une approche culturelle, loin des militaires et des discours.
Il a également mentionné l'importance de l'art méditerranéen et caribéen, affirmant que ces échanges culturels enrichiraient l'identité de Santa Marta. Cette vision d'un Caribe diversifié et inclusif est essentielle pour construire un avenir basé sur la compréhension mutuelle.
En se tournant vers la ministre des Affaires étrangères, Laura Sarabia, Petro a évoqué le besoin urgent de créer une stratégie pour mettre fin au conflit entre Israël et les Arabes. Il a insisté sur l'importance de cette question pour la Colombie, soulignant que la violence touche des enfants innocents.
Petro a fait un lien entre cette situation et l'histoire coloniale, rappelant que les premiers colonisateurs étaient souvent accompagnés de marins andalous, dont les racines arabes sont indéniables. Cela a permis de mettre en lumière la complexité de l'identité colombienne et ses liens historiques avec le monde arabe.
Le Conseil a été convoqué pour aborder la crise dans la région de Catatumbo, où des violences entre le ELN et les Farc ont causé de nombreux décès. Petro a fait allusion à la lutte contre le narcotrafic, un enjeu majeur dans cette région productrice de coca. Cependant, il n'a pas abordé ce sujet de manière directe.
Il a affirmé que pour atteindre la paix, il est nécessaire de démanteler le commerce de la drogue. Petro a suggéré que la légalisation de la cocaïne pourrait être une solution, la comparant à la vente de vin. Cette proposition a créé une onde de choc, car elle remet en question les politiques traditionnelles liées à la drogue en Colombie.
En somme, le Conseil des ministres a été un moment révélateur des tensions en Colombie. Les propos de Gustavo Petro sur l'histoire, la culture et la violence ont suscité de nombreuses réactions. Alors que le pays fait face à des défis contemporains, le débat sur son passé et son avenir reste crucial pour construire une société plus juste et inclusive.