Le Secrétaire à la Justice, Shabana Mahmood, a annoncé qu'elle allait examiner le rôle du Conseil de la Sentence suite à une controverse sur la justice à deux vitesses concernant ses dernières directives. Les critiques de Labour et des Conservateurs portent sur le plan du conseil d'exiger des juges en Angleterre et au Pays de Galles de demander des informations supplémentaires avant de punir certains délinquants issus de groupes minoritaires.
Les directives ont été abandonnées après que les ministres ont proposé une loi d'urgence pour les annuler. Mahmood a également informé les députés qu'elle lancerait une révision du rôle approprié du conseil et de la manière dont il élabore ses directives, qui commencera dans les mois à venir.
Les nouvelles directives de sentence, qui visaient à conseiller les magistrats et les juges, ont été suspendues. Elles recommandaient d'obtenir un rapport pré-sentenciel pour des délinquants issus de minorités ethniques ou religieuses, ainsi que d'autres groupes vulnérables. Robert Jenrick, secrétaire d'État à la Justice des Conservateurs, avait soulevé des inquiétudes quant à un traitement biaisé envers les hommes blancs hétérosexuels.
En réponse, Mahmood a exprimé son opposition à une approche de sentence à deux vitesses, affirmant qu'elle ne soutenait pas un traitement différentiel devant la loi. Le Conseil de la Sentence a défendu ses directives, affirmant qu'elles fourniraient aux tribunaux des informations complètes pour déterminer des peines appropriées.
Un examen du système de peine est déjà en cours, dirigé par l'ancien secrétaire à la Justice conservateur David Gauke, visant à résoudre le problème de la surpopulation carcérale. Cependant, il n'est pas encore clair comment les deux révisions interagiront. Mahmood a déclaré que le rôle du Conseil de la Sentence et le processus de création de directives doivent être examinés de manière plus approfondie.
Elle a ajouté que si une législation supplémentaire était nécessaire, elle la proposerait dans le cadre du projet de loi sur les peines prévu par le gouvernement. Elle a souligné que le Conseil de la Sentence, bien qu'il ait seulement 15 ans, occupe une position importante dans notre système judiciaire.
En mettant à jour les députés, Mahmood a insisté sur le fait que le Parlement devait "inverser" les directives et réaffirmer que "aucune race ou religion ne devrait bénéficier d'un traitement préférentiel devant la loi". Elle pilotera également le projet de loi sur les rapports pré-sentenciels à travers le Parlement.
Si ce projet de loi est adopté, il empêcherait les futures directives de sentence concernant les rapports pré-sentenciels d'être "formulées en référence à différentes caractéristiques personnelles d'un délinquant".
En réponse à la nouvelle révision, Jenrick a déclaré que le Labour avait "complètement perdu le contrôle" du système judiciaire. Selon lui, le nouveau projet de loi ne traiterait pas la cause profonde du problème. Il a qualifié le Conseil de la Sentence d'« organisme activiste » dont les opinions sont "complètement divergentes de celles du public, du Parlement et du gouvernement".
La députée Dianne Abbott a exprimé son étonnement face à la croyance de Mahmood que les juges pouvaient être influencés par des directives concernant la manière de condamner des accusés noirs et bruns. Elle a averti contre toute ingérence ministérielle dans les affaires judiciaires, soulignant la séparation entre le système politique et judiciaire.
La révision du Conseil de la Sentence, ainsi que l'examen en cours du système judiciaire, soulèvent des questions cruciales sur l'équité et l'égalité devant la loi. Les réactions variées des parlementaires montrent que ce sujet est au cœur des préoccupations politiques actuelles. L'avenir de la justice en Angleterre et au Pays de Galles dépendra des décisions prises dans les mois à venir.