Les Conservateurs canadiens font face à une crise après avoir perdu une élection cruciale, malgré un avantage de 27 points dans les sondages. Pierre Poilievre, le leader du parti, a non seulement perdu son siège, mais doit également gérer des divisions internes croissantes. Ce revers soulève des questions sur l'avenir du parti et sa capacité à se rassembler.
La nuit des élections, alors qu'une victoire libérale se profilait, les candidats conservateurs se demandaient ce qui venait de se passer. Malgré un soutien populaire de près de 42%, le parti n'a pas réussi à remporter l'élection pour la quatrième fois consécutive. Poilievre, qui avait occupé son siège pendant 20 ans, a été évincé, laissant le parti dans une situation délicate.
Shakir Chambers, un stratège conservateur, a exprimé le sentiment général : "Personne n'est content de cela." Le parti doit maintenant déterminer comment avancer, notamment en tant qu'Opposition officielle, sans son leader au parlement.
En prévision d'une réunion de caucus, Poilievre a annoncé son intention de se présenter à une élection partielle en Alberta pour récupérer un siège. Cette élection partielle sera provoquée par la démission de Damien Kurek, un député conservateur, qui a exprimé son soutien à Poilievre. Kurek a déclaré : "Un mouvement imparable a grandi sous sa direction."
Bien que Poilievre ait des racines en Alberta et que la circonscription soit un bastion conservateur, la question demeure : a-t-il encore le soutien de son parti pour continuer en tant que leader ? Chambers a affirmé que le soutien est toujours là, ajoutant qu'il ne pense pas que quiconque souhaite le remplacer.
Alors que certains blâment la défaite sur le leadership de Doug Ford, d'autres, comme Jamil Jivani, estiment que ce dernier a trahi le mouvement conservateur. Jivani a critiqué Ford pour avoir distrait la campagne fédérale par ses actions. Il a déclaré : "Il ne pouvait pas rester en dehors de nos affaires."
Malgré ces critiques, Chambers a souligné que Poilievre doit également faire face aux lacunes du parti. Son style politique combatif a été perçu comme peu engageant par le grand public canadien, ce qui pourrait avoir affecté les résultats.
Après la défaite, Tim Houston, un autre premier ministre conservateur, a suggéré que le parti doit faire un « examen de conscience ». Il a noté que le Parti conservateur du Canada a eu du mal à attirer de nouveaux électeurs. "Nous étions très bons pour repousser les gens," a-t-il déclaré.
Alors que certains premiers ministres se sont engagés à soutenir Poilievre, d'autres, comme Ford, ont été critiqués pour leur manque de soutien. Kory Teneycke, le directeur de campagne de Ford, a rejeté l'idée que l'absence d'une endorsement de Ford ait coûté l'élection, soulignant que le véritable problème résidait dans la capacité de Poilievre à unir les électeurs conservateurs à travers le pays.
La situation actuelle des Conservateurs canadiens est complexe. Pierre Poilievre doit non seulement regagner un siège, mais aussi réparer les fractures au sein de son parti. Alors que des voix s'élèvent pour critiquer et soutenir, l'avenir du parti dépendra de sa capacité à s'unir et à se réinventer après cette défaite inattendue.