Paris : Dalkia remporte le « contrat du siècle » pour chauffer un million d'habitants

Le Contrat du Siècle à Paris

Le Conseil de Paris a validé le 17 décembre la concession du réseau de chaleur urbain à Dalkia. Ce marché colossal de 15 milliards d’euros sur 25 ans a été perdu par Engie, qui conteste cette décision. Cette situation suscite également des critiques de l’opposition municipale.

Le contrat, conclu à trois mois des élections municipales, concerne le chauffage d’environ un million de personnes à Paris et dans 16 communes voisines. Ces communes incluent Asnières, Aubervilliers, et Boulogne-Billancourt, entre autres. Le réseau de chaleur, alimenté par plus de 500 km de canalisations enterrées, dessert tous les hôpitaux parisiens.

Les Avantages de Dalkia

Dalkia, filiale d’EDF, a proposé une offre jugée meilleure par la ville. Dan Lert, adjoint chargé de la transition écologique, a souligné le verdissement massif du mix énergétique. En effet, 3,4 milliards d’euros seront investis pour atteindre 76 % d’énergies renouvelables dans le réseau de chaleur.

Ce changement permettra à 200 000 logements de se débarrasser de leur chaudière au gaz ou au fioul. Dan Lert a promis de protéger les Parisiens de la volatilité des prix du gaz. Dès 2027, 69 % des abonnés devraient bénéficier d’une baisse des factures, surtout pour les logements.

Les Réactions d’Engie et de l’Opposition

Engie a exprimé son mécontentement en écrivant aux élus parisiens pour défendre son offre. Cependant, l’entreprise n’a pas annoncé de recours. L’opposition a dénoncé la conclusion de ce contrat à seulement trois mois de la fin du mandat d’Anne Hidalgo.

David Alphand, coprésident du groupe de Rachida Dati, a accusé la mairie de publicité mensongère concernant la baisse des tarifs. Pierre-Yves Bournazel, candidat à la mairie, a qualifié ce contrat de « bombe à retardement ».

Les Critiques sur le Timing et les Objectifs

La majorité a rétorqué que la concession actuelle se termine le 31 décembre 2026. Cependant, certaines voix, comme celle de Maud Gatel (MoDem), estiment que ce contrat symbolise l’hypocrisie de la ville face au réchauffement climatique.

Elle a déploré que le réseau reposait jusqu’ici sur 50 % d’énergie non carbonée, sans recherche d’amélioration. L’objectif de 75 % d’énergies renouvelables est jugé trop tardif, selon elle.

Conclusion

Le contrat de Dalkia représente un tournant pour le réseau de chaleur à Paris. Bien qu'il promette des avantages significatifs, il suscite des controverses et des critiques. Les enjeux économiques et environnementaux sont au cœur des débats, et l'avenir de ce projet reste à suivre de près.