Le gouvernement de Pedro Sánchez est déterminé à maintenir son leadership écologique, malgré la pression croissante en Europe pour affaiblir l'agenda vert. Le Ministère des Finances travaille sur un catalogue de clauses écologiques à imposer dans toutes ses licitations, selon des sources proches d'EL MUNDO.
Ce catalogue vise à ce que tous les ministères adoptent ces clauses lors de la sélection des offres gagnantes, une démarche qui représente plus de 36 milliards d'euros par an en Espagne. Cette initiative renforce l'ambition écologique de Moncloa, intégrant des exigences environnementales dans les appels d'offres.
Les exigences seront incluses sous forme de prescriptions techniques dans les documents de toutes les licitations, qu'il s'agisse de travaux, de services ou d'achats de biens. Le Ministère de María Jesús Montero prévoit de présenter la version finale du catalogue "dans un avenir proche" à la Commission Interministérielle pour l'Incorporation de Critères Écologiques dans la Contratation Publique.
Cette action est un héritage de l'ère de Teresa Ribera, l'actuelle vice-présidente de la Commission Européenne, qui a dirigé le Ministère pour la Transition Écologique. Sa loi sur le changement climatique a été la première de ce type en Espagne, imposant des clauses vertes dans les documents de contratation.
Le catalogue sera publié plus de quatre ans après la parution de la loi au Bulletin Officiel de l'État. Parmi les critères proposés par Ribera figurent la réduction des émissions de gaz nocifs et l'utilisation de matériaux de construction durables.
Pour la construction, il a été stipulé que les offres garantissant un meilleur isolation thermique et une intégration élevée des énergies renouvelables seraient favorisées. De plus, le gouvernement doit récompenser les candidats s'engageant à réduire les déchets et à utiliser du bois provenant de forêts durables.
Le Ministère des Finances pourrait également ajouter des points supplémentaires. Cependant, ces nouvelles règles ne s'appliqueront pas aux communautés et aux municipalités, ce qui permet une certaine flexibilité.
Des ministères comme celui de l'Industrie discutent des nouvelles règles avec les entreprises concernées. La réaction est positive, car cela est perçu comme une protection contre l'intrusion de produits étrangers de pays à faible coût, où les normes environnementales sont moins strictes.
À travers l'Europe, les gouvernements prennent conscience que la contractation publique est essentielle pour atteindre l'autonomie. Une voix de l'industrie souligne que certains pays de l'UE commencent à inclure des critères "made in Europe" dans leurs appels d'offres.
Le Ministère des Finances reconnaît que la contractation publique est "une palanque très puissante" pour influencer l'économie. Ils estiment que les dépenses gouvernementales sont essentielles pour avancer vers des objectifs écologiques, représentant environ 11,46% à 11,55% du PIB.
Pour comprendre l'ampleur de cette mesure, en 2023, le gouvernement a lancé 48 917 contrats d'une valeur totale de 36,15 milliards d'euros. Ce montant marque un record depuis 2019, même si l'État est resté derrière les communautés autonomes en termes de montant total des contrats.
En résumé, le gouvernement de Pedro Sánchez s'engage à renforcer son agenda écologique à travers des mesures concrètes dans la contractation publique. Ce catalogue de clauses écologiques représente une étape importante pour intégrer des critères environnementaux dans les décisions d'achat, tout en soutenant l'économie locale et en répondant aux défis environnementaux contemporains.