Le gouvernement français a rejeté la proposition de la Commission européenne d'instaurer un contrôle technique annuel pour les véhicules de plus de dix ans. Cette mesure vise à renforcer la Sécurité routière, mais suscite de vives inquiétudes parmi les responsables politiques.
Le 24 avril, une directive a été proposée par le parlement européen et le conseil pour modifier la réglementation existante. En février, des magazines spécialisés avaient déjà évoqué ce changement, affirmant qu'il améliorerait la sécurité routière. Cependant, les ministères concernés avaient démenti toute évolution de la réglementation nationale.
Le ministre des Transports, Philippe Tabarot, a souligné que cette proposition pourrait affecter des millions de Français. En effet, il a précisé que l’âge moyen du parc automobile français est de 11 ans, ce qui signifie qu'un véhicule sur deux serait concerné par cette mesure.
Tabarot a également exprimé ses préoccupations concernant les conséquences financières pour les ménages. Il a fait savoir qu’il avait communiqué ses réserves au Commissaire européen aux transports, Apostolos Tzitzikostas, et qu’il compte défendre cette position lors du prochain Conseil des ministres des transports.
Actuellement, le contrôle technique est requis tous les deux ans en France, contrairement à d'autres pays comme l'Espagne qui applique déjà un contrôle annuel. Selon le TÜV-Verband, environ 25 % des véhicules de plus de dix ans présentent des défauts majeurs lors de ces contrôles.
En cas de non-respect de cette réglementation, les automobilistes risquent des amendes et une immobilisation de leur véhicule. Cette situation est critiquée par des associations de consommateurs qui craignent des coûts supplémentaires pour les ménages.
Les associations de consommateurs s’opposent à cette mesure, arguant qu'elle pourrait entraîner un surcoût annuel pour les propriétaires de véhicules. Pierre Lagache, vice-président de la Ligue contre la violence routière, a souligné que la vétusté des véhicules n'est responsable que de 20 % des accidents graves.
Il a également mis en lumière que la plupart des accidents graves sont liés à des problèmes de comportement des conducteurs. Cela soulève des questions quant à l'efficacité d'un contrôle technique annuel pour améliorer la sécurité routière.
Le débat sur le contrôle technique annuel pour les véhicules de plus de dix ans est loin d'être clos. Les inquiétudes soulevées par le gouvernement et les associations de consommateurs mettent en lumière les enjeux économiques et sociaux de cette proposition. La discussion est donc essentielle pour trouver un équilibre entre sécurité routière et accessibilité financière pour les automobilistes.