
La situation migratoire en Catalogne a connu des changements significatifs récemment. D'un côté, un accord avec Junts prévoyait une délégation de compétences migratoires qui n'a jamais été mise en œuvre. De l'autre, le gouvernement a retiré à la Generalitat une partie du contrôle sur les procédures d'immigration déjà limitées.
Le gouvernement de Pedro Sánchez a joué un rôle clé dans cette dynamique, notamment en maintenant une relation de convenance avec Carles Puigdemont pendant la première moitié de la législature. Le 4 mars 2025, Junts et le PSOE ont officialisé une proposition de loi pour la délégation intégrale des compétences d'immigration à la Catalogne.
Cette proposition devait permettre à la Catalogne de contrôler les expulsions d'étrangers et les frontières. Cependant, elle n'a jamais eu de chances d'être approuvée, notamment à cause de l'opposition de Podemos. En conséquence, elle a été rejetée au Congrès le 23 septembre dernier.
Malgré cela, la Catalogne a perdu l'un des rares pouvoirs migratoires qu'elle possédait. Après l'accord entre Junts et le PSOE, un nouveau règlement sur l'immigration est entré en vigueur le 20 mai 2025.
Le nouveau règlement, promulgué par le Décret 1155/2024, retire à la Generalitat la gestion des permis de travail pour les immigrants ayant obtenu la résidence par leur ancrage en Espagne. Désormais, lorsque l'État accorde la résidence, cela inclut également le permis de travail.
Ce changement signifie que la Generalitat n'intervient plus dans le processus, ce qui affaiblit son contrôle sur les flux migratoires. Ce contexte se déroule alors que le sujet de l'immigration occupe une place prépondérante dans le débat politique en Catalogne.
La montée de l'Aliança Catalana se fait au détriment de Junts, qui voyait dans la délégation de compétences en matière d'immigration un atout majeur. Les partis indépendantistes, qui aspiraient à plus de contrôle, se retrouvent dans une situation où ils doivent faire face à une rétrogradation de leurs compétences.
Des sources juridiques ont souligné que cette situation est perçue comme une régression. La Catalogne a demandé plus de compétences, mais au lieu de cela, elle en a perdu. L'État maintient un contrôle direct sur l'immigration, ce qui contredit les aspirations des partis indépendantistes.
Le Ministère de l'Inclusion, de la Sécurité Sociale et des Migrations, a défendu ces modifications. Il a affirmé que l'objectif était de faciliter l'intégration des personnes migrantes et leur insertion professionnelle.
Cette justification soulève des questions sur l'avenir des compétences migratoires en Catalogne et sur la manière dont la situation sera gérée dans les mois à venir.
En somme, la situation migratoire en Catalogne est marquée par une perte de contrôle et des changements réglementaires. Les tensions politiques autour de l'immigration continuent de croître, et les implications de ces décisions se feront sentir à long terme. La Catalogne devra naviguer dans un contexte complexe pour défendre ses intérêts.