Le Conseil de la sentence, qui conseille les juges sur les peines criminelles, a répondu aux critiques du secrétaire à la Justice, Shabana Mahmood. Cette dernière a demandé l'annulation de nouvelles directives concernant la sentence des délinquants issus de minorités ethniques. Le conseil a affirmé que les ministres des deux principaux partis étaient au courant des plans depuis 2022.
La lettre de Mahmood a été envoyée après que des politiciens de l'opposition aient qualifié ces changements de système de justice à deux vitesses. Lord Justice William Davis, président du conseil, a précisé que les fonctionnaires de Mahmood étaient pleinement informés des plans qui avaient nécessité trois ans de préparation.
Le Conseil de la sentence a récemment émis de nouvelles directives pour l'Angleterre et le Pays de Galles. Ces directives stipulent que les juges doivent demander un rapport pré-sentenciel dans certaines situations. Cela inclut les délinquants issus de minorités, ceux faisant face à une peine de prison pour la première fois, ainsi que les femmes ou les femmes enceintes.
Ces rapports ne contraignent pas les juges, mais ils fournissent souvent des informations détaillées sur les raisons qui ont conduit à la criminalité. Ils évaluent également le risque de récidive et les possibilités de réhabilitation en dehors de la prison.
Shabana Mahmood a exprimé son désaccord avec les nouvelles directives, affirmant qu'elle ne soutenait pas un traitement differential devant la loi. Cette déclaration a suivi les critiques du secrétaire à la Justice de l'opposition, Robert Jenrick, qui a qualifié le plan de justice à deux vitesses.
Dans une lettre de six pages, Lord Justice Davis a expliqué que les nouvelles directives visaient à corriger des disparités dans les peines. Il a souligné que les personnes issues de minorités ethniques recevaient souvent des peines plus lourdes, et que l'objectif était d'assurer une plus grande cohérence dans les sanctions, indépendamment de l'origine.
Le processus de consultation publique a permis d'exposer les propositions, et les ministres conservateurs de l'époque avaient accueilli les nouvelles directives. Lord Justice Davis a noté que seulement huit des 150 réponses à la consultation avaient exprimé des objections concernant la mention explicite des minorités ethniques.
Il a également précisé qu'à aucun moment, le représentant du Lord Chancelier n'avait exprimé de préoccupations concernant les termes en débat. Les discussions autour des changements ont eu lieu lors de 15 réunions entre juillet 2022 et janvier 2025, auxquelles des représentants ministériels étaient présents.
Bien que les ministres aient un pouvoir exceptionnel d'intervenir dans les décisions du Conseil de la sentence, cela n'a jamais été utilisé dans des situations où de nouvelles directives avaient été publiées. Le juge a déclaré qu'il devait prendre des conseils juridiques sur la portée de ce pouvoir dans ce contexte.
Il a insisté sur le fait que le principe selon lequel l'État ne devrait pas déterminer la peine d'un délinquant individuel devait être respecté. Si les directives de sentencing étaient dictées par des ministres, cela violerait ce principe fondamental.
Le débat autour des nouvelles directives de sentencing met en lumière des questions importantes sur l'équité et la justice. Le Conseil de la sentence défend ses changements, affirmant qu'ils visent à corriger des inégalités. La réponse du gouvernement pourrait avoir des implications significatives pour le système judiciaire.