La corruption affaiblit encore la position de Sánchez en Europe : "un leader est aussi fort dans l'UE que dans son propre pays"
Introduction
À Bruxelles, lorsque l'on aborde un sujet national controversé, la réponse habituelle évoque une situation interne à résoudre par le pays concerné. Cette approche classique est courante dans les institutions et dans le domaine diplomatique pour éviter de répondre directement. Cependant, ces questions retiennent une attention particulière, surtout lorsqu'il s'agit de scandales de corruption touchant une grande puissance européenne.
Les révélations en Espagne
Les récentes révélations en Espagne concernant le réseau de corruption impliquant Santos Cerdán, Koldo García et José Luis Ábalos, affectent directement le président du gouvernement, Pedro Sánchez. Cette situation est suivie de près à Bruxelles, car elle pourrait affaiblir davantage la position déjà précaire de Sánchez. Un diplomate expérimenté souligne que "un leader est aussi fort dans l'UE que dans son propre pays".
La semaine à venir sera cruciale pour Sánchez, avec des événements majeurs sur la scène géopolitique. La réunion de l'OTAN à La Haye, où Mark Rutte proposera une nouvelle formule d'investissement en défense, pourrait avoir des répercussions importantes. L'Espagne a déjà annoncé qu'elle ne dépasserait pas 2 % de son PIB en dépenses militaires, provoquant le mécontentement de plusieurs alliés.
Les défis de la défense
La proposition de Mark Rutte de différencier les dépenses militaires classiques des aspects liés à la sécurité, comme les cyberattaques, vise à atteindre 5 % du PIB exigé par les États-Unis. Cependant, l'Espagne, avec son engagement actuel, pourrait ne pas répondre aux attentes de ses partenaires. Cela met Sánchez dans une position délicate lors de cette réunion internationale, d'autant plus que le président américain, Donald Trump, sera également présent.
Le lendemain de cette réunion, le Conseil Européen se tiendra à Bruxelles, abordant des sujets tels que la défense, l'Ukraine, Gaza et l'immigration. Dans ce contexte, il sera difficile pour Sánchez de mener les débats, surtout avec le virage à droite de l'Europe qui réduit son influence.
Implications pour la Commission Européenne
La situation de corruption en Espagne pourrait également toucher les fonds européens. La Commission Européenne a annoncé qu'elle mènerait une enquête approfondie sur cette question. Elle insiste sur sa politique de "tolerance zéro" envers la fraude dans le budget de l'UE, et attend des États membres qu'ils gèrent correctement les fonds.
Bien que la Commission n'ait pas mentionné directement l'Espagne, le message est clair. Si des irrégularités sont prouvées, cela pourrait entraîner des sanctions financières, y compris l'interruption des paiements. Cette question sera également abordée au Parlement Européen, où des discussions sur l'État de droit en Espagne sont prévues.
Conclusion
En somme, la situation actuelle en Espagne, marquée par des scandales de corruption, pose un défi majeur pour Pedro Sánchez. Alors que les attentes en matière de défense et de gestion des fonds européens augmentent, sa capacité à naviguer dans ce contexte complexe est mise à l'épreuve. L'avenir politique de Sánchez pourrait dépendre de sa capacité à gérer ces crises internes tout en maintenant la confiance de ses partenaires européens.
