L'ancien président sud-coréen Moon Jae-in a été inculpé par les procureurs pour des accusations de corruption liées à l'emploi de son ancien gendre dans une compagnie aérienne. Cette affaire soulève des questions sur l'intégrité des dirigeants politiques en Corée du Sud.
Moon, qui a dirigé le pays de 2017 à 2022, est surtout connu pour ses efforts de négociation d'un accord de paix avec le leader nord-coréen Kim Jong Un. Son inculpation s'inscrit dans une longue liste de présidents sud-coréens dont les carrières politiques ont été ternies par des scandales.
Les procureurs affirment que le gendre de Moon, identifié uniquement par son nom de famille Seo, a été embauché malgré son manque d'expérience dans l'industrie aéronautique. En échange, le PDG de la compagnie aérienne aurait dirigé une agence financée par l'État.
Entre 2018 et 2020, Seo aurait reçu environ 217 millions de wons (environ 150 000 dollars) en salaire et en soutien au logement, une somme que les procureurs considèrent comme des pots-de-vin destinés à Moon. Selon un rapport de Reuters, Seo a été nommé "malgré l'absence d'expérience pertinente".
Moon n'est pas le seul à faire face à des accusations. L'ancien législateur Lee Sang-jik a également été inculpé pour corruption et violation de la confiance. En 2022, il a été condamné à six ans de prison pour avoir détourné des fonds d'entreprise.
Lee, fondateur de la compagnie aérienne à bas prix Eastar Jet, a été nommé à la tête de l'Agence coréenne des PME et des startups en 2018. Cette nomination coïncide avec celle de Seo en tant que directeur exécutif de la filiale de sa compagnie.
Cette inculpation survient dans un contexte de poursuites judiciaires contre des membres de l'administration de Moon. Plus tôt ce mois-ci, son ancien conseiller à la sécurité nationale et son ministre de la Défense ont été inculpés pour avoir prétendument divulgué des informations sensibles.
La procédure judiciaire en Corée du Sud est souvent perçue comme politisée, surtout lors des changements de gouvernement. L'administration actuelle, dirigée par le président par intérim Han Duck-soo, est issue du Parti du pouvoir populaire, tandis que le Parti démocrate de Moon a dénoncé ces poursuites comme étant motivées par des raisons politiques.
L'inculpation de Moon Jae-in met en lumière des enjeux majeurs concernant la corruption politique en Corée du Sud. Alors que les enquêtes se poursuivent, il est essentiel de surveiller l'évolution de cette affaire qui pourrait avoir des répercussions sur le paysage politique du pays.