
La commission d'enquête sur l'affaire Koldo au Sénat a programmé la comparution de l'ex-ministre José Luis Ábalos pour le jeudi 8 janvier. Le PP a utilisé sa majorité absolue pour convoquer celui qui était secrétaire d'organisation du PSOE, actuellement en prison préventive depuis le 27 novembre, en attente de la date de son procès.
Ábalos avait déjà comparu devant cette commission le 6 mai 2024, mais cette fois, il le fera en tant que mis en examen avec de nouvelles révélations. À sa première comparution, aucune cause n'était ouverte contre lui, bien que son ex-conseiller, Koldo García, ait été impliqué dans une affaire de commissions liées à des contrats signés pendant la pandémie.
Un an et huit mois plus tard, le PP appelle à nouveau Ábalos à répondre des nouveautés révélées durant l'enquête. Il est notamment question de sa petite amie, Jésica R., qui a été embauchée par deux entreprises publiques, ainsi que du paiement de son loyer par la même organisation.
De plus, selon la UCO, Ábalos aurait reçu une contrepartie financière pour ses interventions concernant le sauvetage d'Air Europa. Des paiements en espèces auraient également été effectués par le PSOE, dont certaines remises pourraient ne pas être documentées.
Le PP souhaite également que Ábalos s'exprime sur tout ce qu'il sait concernant Pedro Sánchez. La porte-parole populaire au Sénat, Alicia García, a déclaré qu'il avait deux choix : collaborer avec la vérité ou protéger Sánchez. Elle a précisé que son groupe interrogera Ábalos sur le système de pots-de-vin impliquant Santos Cerdán et sur les négociations pour la motion de censure contre Mariano Rajoy.
Ábalos fait face à un procès pour les irrégularités présumées dans l'achat de masques pendant la pandémie. Il est accusé d'intégration dans une organisation criminelle, de corruption, d'utilisation d'informations privilégiées, de trafic d'influence et de détournement de fonds publics.
La Procureure anti-corruption a réclamé 24 ans de prison pour lui. Le juge instructeur a estimé qu'il existe un risque de fuite, ce qui a conduit Ábalos à être incarcéré. Le 15 janvier, le Tribunal suprême examinera s'il doit rester en prison, mais la comparution au Sénat interviendra avant, nécessitant des consultations avec le juge et les institutions pénitentiaires.
Le précédent d'un prisonnier témoignant aux Cortes remonte à février dernier, lorsque l'un des condamnés a comparu devant la commission du Congrès enquêtant sur les attentats jihadistes en Catalogne en 2017.
La situation de José Luis Ábalos illustre les enjeux complexes de l'affaire Koldo. Son témoignage au Sénat pourrait avoir des répercussions significatives sur le paysage politique espagnol. Les révélations à venir pourraient également intensifier la pression sur d'autres acteurs politiques, notamment Pedro Sánchez.